Les poursuites contre les «clubbers gay» de Lagos font flop
Au Nigeria, la justice a clos la procédure lancée contre 47 hommes et ados victimes d'un raid policier. Ils étaient les premiers à être inculpés en vertu d'une loi de 2014 contre les «mariages entre personnes de même sexe».
Le premier procès majeur faisant suite à l’introduction en 2014 de la loi contre les «mariages entre personnes de même sexe» au Nigeria se termine par un flop pour la police de Lagos. Mardi, un tribunal de la ville a mis un terme aux poursuites lancées contre 47 jeunes hommes arrêtés lors d’un raid dans un hôtel du quartier d’Egbeda, en 2018, rapporte l’agence Reuters (via le «New York Times»). Les enquêteurs soutenaient que les suspects étaient en train d’être «initiés» dans un cercle gay. La défense, elle, soutenait qu’il s’agissait d’une banale fête d’anniversaire.
L’affaire s’éternisait depuis deux ans, l’accusation s’étant montrée incapable de citer des témoins ou même de se présenter aux audiences. Le juge l’a finalement close pour «manque de diligence dans les procédures». Mais le mal est fait pour certains des accusés, dont les noms et visages ont été livrés aux médias par la police.
Zéro condamnation
Texte baroque qui avait suscité des condamnations internationales, la «loi sur l’interdiction du mariage entre personnes de même sexe» punit notamment la participation à des «sociétés» ou des manifestations «gay», ainsi que la «représentation publique de relations amoureuses entre personnes de même sexe» de peines allant jusqu’à 10 ans de prison. Mais depuis son entrée en vigueur, en 2014, personne n’aurait été condamné, d’après les sources mentionnées par Reuters.
L’homosexualité reste, par ailleurs, illégale dans le pays le plus peuplé d’Afrique: les actes «contre nature» sont passibles de 14 ans de prison, voire de la peine de mort dans les États du nord du Nigeria soumis à la charia.