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Descente de police en guise de réponse au plaidoyer LGBT

Descente de police en guise de réponse au plaidoyer LGBT
Shokhruh Salimov

Le militant ouzbek Shokhruh Salimov a interpellé le président Mirziyoyev en faveur des minorités sexuelles, victimes de persécutions. Deux jours plus tard, un raid policier visait la maison de sa famille.

Si la situation des militants LGBT reste pour le moins délicate en Russie, elle l’est manifestement encore davantage dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centre. Ainsi la récente tentative d’un militant LGBT ouzbek d’attirer l’attention des autorités sur les violences dont les LGBT sont la cible a donné lieu à un inquiétant retour de bâton.

Shokhruh Salimov a lancé un appel en vidéo au président du pays d’Asie centrale, au nom des minorités sexuelles. «Les personnes LGBT en Ouzbékistan sont opprimées et persécutées. S’il vous plaît protégez-les», y plaide le jeune militant, apparaissant à visage découvert devant un drapeau arc-en-ciel. Il dit avoir documenté en secret une série d’agressions, passages à tabac et viols «perpétrés en toute impunité».

Lettre morte
Non seulement le président Shavkat Miromonovitch Mirziyoyev n’a donné aucune réponse à ce message, mais deux jours après la diffusion de la vidéo, la police a investi le domicile des parents de l’activiste dans l’intention de l’arrêter, rapporte Radio Free Europe. L’antenne ouzbèke de ce média soutenu par les États-Unis a par ailleurs reçu une avalanche de commentaires haineux et de menaces après après avoir relayé la vidéo de Salimov.

En poste depuis 2016, le président Mirziyoev reste sourd aux demandes de démocratisation et de défense des droits humains. Le régime dans ce pays de 32 millions d’habitants viole les droits et libertés élémentaires en matière d’expression, de religion ou encore de droits des femmes. La situation des LGBT ouzbeks reste, quant à elle, largement méconnue. La loi ouzbèke criminalise les rapports sexuels entre hommes, passibles de 3 ans d’emprisonnement.

«Pureté morale»
En 2018, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Tachkent s’était portant engagé à des réformes destinées à sortir l’Ouzbékistan de son isolement international, notamment sur la libération de prisonniers politiques et l’élimination de la torture. Il avait toutefois rejeté explicitement toute dépénalisation de l’homosexualité au nom de la «pureté morale». Prédécesseur de Mirziyoev, l’autoritaire Islam Karimov avait estimé que «pour qu’un homme aille avec un autre homme ou une femme avec une autre femme, il faut qu’il y ait quelque chose qui ne tourne pas rond dans leur tête».

Salimov, qui vit à l’étranger, a indiqué qu’il ne ferait pas d’autres déclarations afin de ne pas mettre sa famille en danger.