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«Je souhaite que mon élection aide des collègues à faire leur coming-out»

«Je souhaite que mon élection aide des collègues à faire leur coming-out»
Michela au milieu de ses collègues au sein de la direction du SILP-CGIL. Photo: Facebook.

Michela Pascali, officier de police et mère de famille ouvertement lesbienne, a été élue à la tête du premier syndicat des forces de l'ordre italiennes.

C’est une femme, et une femme ouvertement homosexuelle, qui a pris la tête du premier syndicat de police d’Italie. Michela Pascali a été élue secrétaire nationale du SILP-CGIL la semaine dernière. A 45 ans, la fonctionnaire aujourd’hui en poste à Florence, où elle dirige les services informatiques, est mère de deux ados de 14 et 17 ans, qu’elle a eus avec son ex-mari et qu’elle continue d’élever avec sa compagne, Benedetta. «J’ai un rapport excellent avec leur papa, on fait une très belle famille», explique-t-elle dans divers médias, dont «Leggo».

Son coming-out a rendu Michela très sensible aux questions de sexisme et d’homophobie dans les forces de l’ordre. Elle est d’ailleurs vice-présidente de l’association professionnelle LGBT, Polis Aperta. Un engagement pas toujours bien vu de sa hiérarchie. La policière s’était ainsi vu refuser par sa préfecture le droit de participer à un congrès de l’European LGBT Police Association, en juin dernier à Paris. Elle avait finalement eu gain de cause auprès de sa direction régionale.

«J’espère que mon élection aidera des collègues à faire leur coming out, à permettre à tous ceux qui sont mal à l’aise (ndlr: avec leur orientation sexuelle) de se manifester sans avoir honte de qui ils sont», ajoute-t-elle. La fonctionnaire précise que les réserves sur ce plan de son travail syndical, elle les rencontre singulièrement auprès d’agent·e·s gay et lesbiennes qui veulent rester dans le placard: «Le seul fait de me côtoyer leur provoque des réactions fortes, une attitude de peur.»

Travail dans l’urgence
A la tête du SILP-CGIL, les priorités de Michela Pascali sont bien plus large. Il faut faire face au manque d’effectifs et de reconnaissance, à la crise du recrutement. Selon elle, l’arrivée du léguiste Matteo Salvini, chantre du tout-sécuritaire, n’a pas amélioré les choses. «On travaille de plus en plus dans l’urgence.» Les promesses du ministre de l’Intérieur? «Seulement de la propagande. Les actions mises sur le terrain ne vont pas vers ce qui sert les forces de police.» Elle critique notamment le très controversé décret-loi Sécurité et Immigration, adopté en novembre. Selon elle, ce texte « ravive la haine et la peur de l’autre, une sorte de sentiment d’insécurité. Il suscite une vive inquiétude chez la police, car il engendre l’instabilité. Et c’est dans l’instabilité que les accidents se produisent», déclare-t-elle à Globalist.it.

La quadragénaire ne craint pas d’être davantage exposée à l’homophobie du fait qu’elle est désormais encore plus en vue en tant que lesbienne. «Je ne veux pas faire comme ceux qui me discriminent. J’ai toujours voulu abattre les murs et j’attends des autres qu’ils fassent même. Autrement je réagirai comme je l’ai toujours fait.»