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Le microcosme LGBT italien en plein psychodrame

Les noms d'oiseaux volent bas parmi les associations LGBT italiennes, après une Pride nationale marquée par l'interpellation d'un groupe de militants radicaux et l'adoption d'un personnage de nazillon gay comme emblème de l'événement...

La Pride nationale italienne, qui s’est déroulée à Bologne le 28 juin dernier, a relancé les hostilités entre les représentants historiques du mouvement gay et les groupes alternatifs LGBT, après que des militants de «Facciamo Breccia» («Ouvrons une brèche»), l’un des mouvements d’extrême gauche les plus critiques envers l’Arcigay (le réseau national des gays de la péninsule, proche du centre-gauche) ont été arrêtés par la police en tentant de forcer l’accès à la tribune de la Pride pour y déployer une banderole. L’Arcigay et les organisateurs de la marche ont condamné une opération menée selon eux «dans la meilleure tradition du fascisme violent». Graziella Bertozzo, figure de proue de Facciamo Breccia, a répliqué en dénonçant l’un des membres du comité d’organisation de l’événement comme fasciste lui-même. L’intéressé, un graphiste bolognais, avait signé les visuels de la manifestation, consistant en une galerie décalée de personnages LGBT. Parmi eux, «Italo»: crâne rasé, rangers et polo noir, qui «hait les pédés, mais aime son camarade.» Pour la frange contestataire du mouvement LGBT, Italo mettait en évidence rien de moins qu’une forme de complaisance envers l’extrême droite… De plus, Graziella Bertozzo révélait que l’artiste était inscrit sur un forum de discussion néo-fasciste. Un point que n’a pas démenti ce dernier, expliquant toutefois y être seulement intervenu «par curiosité». Selon l’Arcigay, il serait désormais quotidiennement harcelé et menacé.

L’affaire préoccupe les observateurs de la cause LGBT en Italie qui craignent une fragmentation du mouvement, alors même que le pays entre dans une période de régression politique probable. Militant gay de longue date, l’ancien député et candidat à la mairie de Bologne Franco Grillini relativise, dans le quotidien Corriere della Sera: «Le problème est que dans le mouvement gay, comme dans la gauche, il y en a qui se prennent trop au sérieux, qui manquent d’auto-ironie.»