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Vaccin anti-sida: Les labos jettent l’éponge

À la déception générale, les laboratoires Merck annoncent l’abandon des essais cliniques de leur vaccin anti-sida V520, qui s’avère inefficace. Une très mauvaise nouvelle dans la lutte contre la pandémie.

Les choses étaient pourtant en bonne voie. Le V520 donnait d’excellents résultats chez le singe et en 2004, les essais cliniques étaient lancés sur 3000 volontaires séronégatifs à travers le monde. Malheureusement, un premier bilan intermédiaire a montré qu’après 3 ans de suivi, la proportion des nouvelles contaminations dans le groupe vacciné au V520 est la même que dans le groupe contrôle. Non seulement le vaccin ne protège pas contre l’infection, mais il n’entraîne pas non plus de réduction de la charge virale chez les individus contaminés.
Ce double échec conforte l’idée selon laquelle le virus du sida est différent de tous les autres pathogènes contre lesquels la médecine a pu développer des vaccins. Le professeur Bernard Hirschel, responsable de l’Unité VIH-sida aux Hôpitaux universitaires de Genève explique: «Un vaccin est quelque chose qui, tout en étant inoffensif, mime l’agent infectieux et fait réagir le système immunitaire en conséquence. Quand le vrai virus arrive, les cellules immunitaires sont déjà en alerte et le détruisent immédiatement. La particularité du VIH est qu’il sait échapper à ces cellules tueuses. Il est donc logique qu’une immunisation avec un vaccin ne protége pas contre ce type d’infection. De fait, aucun projet n’a marché jusqu’à présent, malgré de très nombreux essais. Je pense qu’il faut renoncer à l’espoir d’un vaccin, en tout cas pour les 10 à 20 prochaines années.»
Alors pourquoi s’acharner? «Il est très difficile de concevoir une vraie victoire contre le virus du sida sans vaccin, notamment dans les pays pauvres. Si l’on compare le coût d’un traitement à vie et de ses effets secondaires à celui d’une seule injection de vaccin, l’enjeu est considérable.» De fait, une trentaine de projets sont encore en cours, bien que bien moins avancés. Le professeur Hirschel, lui, préfère concentrer ses espoirs sur les thérapies. «Elles deviennent toujours plus efficaces et plus faciles à supporter. Avec l’ouverture des brevets, les coûts ont aussi fortement baissé pour les pays pauvres, parfois jusqu’à 99%, ce qui est très encourageant.»
Reste que, depuis son identification en 1981, le VIH a déjà fait plus de 25 millions de morts dans le monde et que le nombre de séropositifs ne cesse d’augmenter pour atteindre près de 40 millions, dont la majorité dans les pays en développement.