«Libérez les filles!»

La mobilisation internationale en faveur des deux jeunes Marocaines poursuivies pour homosexualité bat son plein après le report de leur procès au 25 novembre.

Le procès de deux adolescentes de 16 et 17 ans pour «relations contre nature» a été reporté au 25 novembre, a communiqué hier l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Ce sont les avocats des deux jeunes filles qui en ont fait la demande, pour mieux préparer leur défense. S. et H. avaient été arrêtées le 28 octobre, après avoir été dénoncées à la police. Un membre d’une des deux familles les aurait surprises enlacées sur le toit d’une maison de Marrakech, et les aurait photographiées en train de s’embrasser.

Après avoir été «sévèrement battues et privées de nourriture» par des proches, selon l’ADMH, S. et H. auraient été forcées à signer des aveux. Détenues depuis une semaine, les adolescentes ont été libérées en attendant leur comparution. Elles risquent jusqu’à 3 ans de prison ferme en vertu de l’article 489 du Code pénal. Selon les médias locaux, c’est la première fois qu’une telle affaire vise deux femmes.

Pétition
Une campagne internationale a été lancée pour réclamer l’abandon des poursuites. Une pétition, lancée sur la plateforme AllOut, en coopération avec les collectifs marocains Aswat et Akallyat, approchait ce samedi matin les 25’000 signatures. Parmi les soutiens aux deux jeunes filles, la romancière franco-marocaine Leïla Slimani, prix Goncourt 2016. Sur le plateau de France 5, elle a dénoncé la pénalisation des sexualités hors mariage, qui «poussent le citoyen à l’indignité et à l’humiliation ainsi qu’à subir le mépris des forces de l’ordre qui peuvent vous arrêter pour un baiser ou pour être dans une voiture avec un amoureux».