Le suicide d’un artiste français relance le débat sur le mariage pour tous
L'émotion suscitée à Taïwan par le décès de Jacques Picoux, établi dans l'île depuis 1979, a poussé les autorités à réexaminer l'ouverture du mariage aux gay et lesbiennes – une première en Asie.
La pride qui se déroule aujourd’hui à Taïpei aura une atmosphère sans doute un peu différente des treize éditions précédentes. Les gays et lesbiennes de l’île chinoise n’ont jamais été aussi proches de l’adoption du mariage pour tous. Or c’est un événement dramatique qui a relancé cette réforme. Le 16 octobre, un artiste et ancien professeur d’université français de 67 ans s’est donné la mort. Installé à Taïwan depuis 1979, Jacques Picoux avait perdu l’an dernier l’homme qui partageait sa vie depuis 35 ans, Tseng Ching-chao.
Selon la presse taïwanaise, qui a relayé la disparition, Picoux avait sombré dans une grave dépression après avoir été écarté des décisions médicales concernant son partenaire. Dernièrement il se serait retrouvé privé de droits sur leur logement commun.
Ce cas illustrerait les conséquences dramatiques de la non-reconnaissance par l’Etat des unions homosexuelles. «Combien de vies seront encore perdues à cause de la négligence du gouvernement?» s’interroge ainsi la Taiwan LGBT Hotline. Il y a deux ans, rappelle «The Guardian», le Parlement taïwanais avait manqué de faire passer la réforme. Un nombre insuffisant de députés s’étaient présentés pour le vote. Pourtant les sondages montrent une nette majorité des Taïwanais en faveur du mariage pour tous.
Colère
Lundi, un nouveau projet de loi a été déposé. Pour son auteure, Yu Mei-nu, l’émotion provoquée par le suicide de Jacques Picoux a créé un déclic: «Cette histoire a touché les gens. Le groupe LGBT était très en colère. Ça a mis beaucoup de pression sur notre parti et sur d’autres formations.» Elle pense que la réforme pourrait être votée cette année encore et entrer en vigueur en 2017. Taïwan deviendrait ainsi le premier Etat d’Asie à accorder l’égalité aux couples homosexuels.
» En Suisse romande, diverses associations viennent en aide aux personnes en détresse, sans tabou ni préjugés. Leurs coordonnées se trouvent sur le site de Stop Suicide et de sa campagne Là pour toi.
Coquille probable : “après avoir ETE écarté des décisions médicales concernant son partenaire”
C’est corrigé! Merci!