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«Le Cinglé», un ex-gay à la conquête de Bahia

Manoel Santana Isidório, un pasteur peu orthodoxe au langage fleuri, pourrait créer la surprise à la municipale dans la métropole du Nordeste.

Forain, contrôleur de bus, prof de danse folklorique, agent de la Police militaire… et finalement pasteur évangélique: Manoel Santana Isidório junior, alias «Pasteur Sergent Isidório», a eu plusieurs vies avant de se lancer dans la politique. L’homme de 54 ans est devenu le phénomène de la campagne pour les élections municipales à Salvador de Bahia, qui se disputent ce dimanche dans la métropole du Nordeste, une des villes les plus pauvres du pays.

Candidat du Parti démocratique travailliste, une petite formation de centre gauche alliée au PT de l’ancienne présidente Dilma Rousseff, Isidório s’est vu affublé du surnom de «Doido» («le Cinglé») par le maire actuel de la capitale régionale. Il ne s’en est pas offusqué – au contraire, il en a fait son slogan de campagne: «C’est au tour du Cinglé!», «Cinglé pour Salvador!», crient ses fidèles. «Mieux vaut être un fou qu’un voleur», rétorque le pasteur sergent aux élus sortants, promettant de «faire baisser le prix du gaz, du pain et de tout.»

«J’ai été un démon»
Populisme tous azimuts, ferveur chrétienne (saupoudrée de Candomblé) et langage fleuri font mouche auprès des Bahianais les plus modestes. Une des nombreuses particularités de ce père de sept enfants qui officie dans un centre d’accueil pour toxicomanes: il s’affiche fièrement comme un «ex-gay». Son homosexualité, il l’attribue aux abus sexuels dont il dit avoir été victime dans son enfance, ainsi qu’à la drogue. Mais il se dit débarrassé de ces «vices», selon son expression.

«J’ai été gay, oui. Je me suis fait brûler la rondelle, et bien brûler! Mais ce qui importe, c’est que Jésus a changé ma vie. Aujourd’hui je suis pasteur, mais j’ai été un démon», raconte-t-il au quotidien «Globo». Mais celui qui a pour colistier un député anti-avortement ne veut pas s’aliéner les électeurs gay et lesbiennes… «Je n’ai aucun préjugé, assure-t-il. Je vis au milieu de garçons homos et de filles qui aiment mettre les araignée avec les araignées. Sans homophobie, sans violence, parce que la Constitution garantit les droits de tous.»