L’ONU se dote d’un enquêteur sur les questions LGBT
Réuni à Genève, le Conseil des droits de l'homme a difficilement voté hier la création d'un poste consacré à la protection des personnes visées en raison de l’orientation sexuelle et de leur identité de genre.
C’est une véritable bataille qui a été livrée hier au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Au terme d’un débat de près de quatre heures au Palais des Nations, à Genève, les délégués a adopté la création d’un poste d’enquêteur indépendant sur la «protection contre la violence et la discrimination en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre».
Cette nouvelle fonction aura un mandat de trois ans, pour évaluer la mise en oeuvre d’instruments internationaux, assurer un rôle de sensibilisation du public ou encore la coordination entre Etats et organismes onusiens concernés. L’enquêteur, qui reste à désigner, présentera ses rapports à compter de la 35e session du Conseil, à l’été 2017.
«Souvenez-vous d’Orlando»
Le texte présenté par les pays latino-américains a recueilli 23 «oui», contre 18 «non» et six abstentions. Parmi les opposants: la Russie, la Chine et les pays africains et musulmans. Le Pakistan, par exemple, a déposé pas moins de huit amendements pour faire éliminer toute référence à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre dans le texte, y compris dans le titre de la proposition. L’Inde, l’Afrique du Sud et les Philippines, notamment, se sont abstenus. Dans leur plaidoyer, les promoteurs du texte ont fait référence à la tuerie du 12 juin. «Souvenez-vous d’Orlando», a plaidé l’ambassadeur mexicain aux délégués, qu’il a enjoints à «donner de l’espoir à des millions de personnes».
Les opposants ont tout de même arraché un amendement sur l’«importance des particularités nationales et régionales» et le fait que les «divers backgrounds historique, religieux et culturel doivent être gardés à l’esprit». Randy Berry, envoyé spécial américain pour les droits humains des personnes LGBTI, a déploré cet ajout, qui laisse croire que les droits LGBTI sont un «imposition culturelle».
Ressources financières et humaines
Malgré cela, les ONG ont salué la création du poste. «Cela met en lumière le fait que les droits LGBT sont des droits humains, c’est une partie essentielle de l’ONU qui fait en pas en avant. Sur un plan pratique, on verra des ressources financières et humaines aller aux recherches, évaluations et recommandations sur ces questions», a commenté Shawn Gaylord, de Human Rights First, dans le «Washington Post».
Les opposants au texte sont toujours les mêmes comme d’habitude: les religieux et les pays gouvernés par un parti unique ou un dirigeant sans partage. Belles références !