«Section gay» au rabais dans une prison de province
Surveillants et militants LGBT critiquent la création d'une unité réservée aux détenus homosexuels dans un petit établissement de la région de Trieste.
Les secteurs réservés aux détenus homosexuels et trans sont relativement courants dans les grands centres pénitentiaires américains. En revanche, ce genre de structure est rarissime dans les prisons européennes. Pourtant, le petit établissement de Gorizia, dans la région de Trieste (nord-est), a présenté cette semaine son «circuit» carcéral gay: une section destinée à séparer les homosexuels des autres détenus pour prévenir les cas de violence. Ouverte à la mi-août 2015, la structure a déjà accueilli quatre prisonniers, explique le «Messagero Veneto».
La mesure ne soulève pas l’enthousiasme. Pour les syndicats de surveillants, la structure n’est pas viable, alors que la prison de Gorizia, comme beaucoup d’établissements de la Péninsule, est en état de sous-effectifs aigu. Une commission régionale doit se pencher sur l’initiative, qui émane de la direction des affaires pénitentiaires.
«Double réclusion»
Concrètement, les détenus ouvertement gay se retrouvent en situation de «double réclusion» dans une unité comprenant deux cellules et une salle de bains sur 63m2, installée dans l’aile d’isolement, récemment rénovée. Ils ne peuvent y recevoir leur avocat dans de bonnes conditions ou prendre part aux activités de réinsertion. C’est un des principaux points qui inquiètent l’association LGBT locale, l’Arcigay Frioul. «Garantir le bien-être de la population carcérale homosexuelle est un devoir. Mais il n’est pas possible de réaliser une telle initiative dans ces conditions de pénurie de personnel et dans ces structures inadéquates», observe son président, Nacho Quintana Vergara.