La police anti-émeute charge un kiss-in gay
Une modeste et pacifique manifestation LGBT contre l'homophobie a été brutalement réprimée, samedi dans le centre de Lima.
Des policiers antiémeutes et des canons à eau… contre des baisers. C’est la scène surréaliste qui s’est déroulée samedi sur la Plaza de Armas de Lima. Sin Etiquetas, une plateforme LGBT sur le web y avait appelé à un kiss-in «contre l’homophobie» à la veille de la Saint-Valentin.
Quelques dizaines de courageux militants venus «exprimer leur amour en s’embrassant et en se serrant dans les bras» ont tenu bon quelques minutes en scandant «Egalité!» avant d’être brutalement refoulés. Quelques personnes ont été légèrement blessées.
Interdiction
Les collectifs LGBT ont déjà tenté de se rassembler plusieurs fois sur la place centrale de la capitale. Les autorités locale ont justifié la répression de ce samedi par l’interdiction des manifestations sur l’esplanade. Mais George Liendo, du groupe Promsex, observe que des processions religieuses et des événements culturels, entre autres, s’y déroulent régulièrement.
Les militants LGBT péruviens se battent depuis des années pour faire entendre leur voix. L’incident de samedi illustre notamment les violences policières visant la communauté. «Où était la police qui nous attaque aujourd’hui quand moi et mon conjoints étions agressés?» s’est écrié un activiste pendant le face à face avec la police. La manif rappelait également le refus des élus péruviens, sous pression de l’Eglise catholique, d’accorder une reconnaissance légale aux couples de même sexe.