Membre du gouvernement en grève de la faim pour les unions civiles

Pour Ivan Scalfarotto, sous-secrétaire d'Etat dans le cabinet Renzi, l'Italie bafoue les droits humains de ses gays et lesbiennes depuis trop longtemps.

«C’est le moment de faire quelque chose pour s’assurer que l’Italie rattrape le Kentucky, ou au moins, qu’elle s’en approche.» Ivan Scalfarotto, député et membre du gouvernement de Matteo Renzi, a décidé d’innover. Ce sous-secrétaire d’Etat, militant gay de longue date, a révélé qu’il avait entamé lundi une grève de la faim (partielle, puisqu’il se permet deux capuccinos par jour). Son objectif: sortir le projet de loi sur les unions civiles de l’enlisement. Bloqué au Sénat, le texte croule sous plus de 2000 amendements, principalement dus au centre-droit allié au gouvernement.

Majorité silencieuse
L’Italie est le dernier pays d’Europe occidentale à ne prévoir aucune forme de partenariat pour les gays et les lesbiennes. Impensable, alors que le mariage pour tous est désormais légal dans les Etats les plus conservateurs des Etats-Unis et que la très catholique Irlande a massivement voté pour le mariage pour tous. Dans la Péninsule, les sondages affichent un large soutien aux unions civiles. Par sa grève de la faim, Scalfarotto espère faire bouger cette majorité silencieuse. «Entre les manifestations des catholiques intégristes (allusion à la manif monstre du 20 juin, ndlr.) et celles de la Gay Pride, on dirait qu’il n’y a rien», a-t-il déploré sur son blog.