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Pas de gays dans le football, décrète un juge brésilien

«Outé» par le responsable d’un club rival, un footballeur professionnel de São Paulo avait porté plainte… mais se voit suggérer par le juge d’abandonner un «sport viril, pas homosexuel.»

A la fin du mois de juin dernier, le débat faisait rage au Brésil: Comment se faisait-il donc qu’aucun joueur ne soit ouvertement gay dans le football professionnel? Et qui serait le premier à faire son coming-out? Invité d’un talk-show, le directeur administratif du club de Palmeiras, José Cyrillo Júnior, avait lâché un nom, celui de Richarlyson, 25 ans, milieu de terrain de l’équipe rivale de São Paulo. Cet «outing» avait soulevé un tollé dans les syndicats de sportifs et au sein des associations LGBT. Léo Mendes, secrétaire de l’Association brésilienne des gays, lesbiennes et transgenres rappelant à cette occasion que «dans un pays où l’on licencie, tue ou expulse des personne simplement parce qu’elles sont homosexuelles, ce n’est pas une chose simple et commune pour une personnalité publique de dévoiler son orientation sexuelle.» Quant à Richarlyson, immédiatement surnommé «Bicharlyson» («bicha» signifiant pédé en argot brésilien) dans les stades, celui-ci avait porté plainte contre Cyrillo.

Dans une décision rendue au début du mois, le juge Manoel Maximiliano Junqueira Filho, ne s’est pas contenté d’ordonner le classement une affaire à son goût «insignifiante en comparaison avec la grandeur du football brésilien». Donnant ainsi raison à l’entraîneur, il s’est en plus permis de suggérer que s’il était vraiment gay, Richarlyson aurait intérêt à quitter la carrière footballistique. «Le football est un sport viril, pas homosexuel», a-t-il décrété, ajoutant que si ces derniers voulaient le pratiquer, ils feraient mieux de créer leurs propres équipes et fédérations. Provoquant une nouvelle vague d’indignation, ces remarques ont permis aux avocats de Richarlyson d’obtenir le dessaisissement du juge Junqueira Filho et l’annulation de sa décision.