Réhabilitation des homos persécutés: Kate et William bottent en touche

Le duc et la duchesse de Cambridge ont refusé d'apporter leur soutien à Pardon49k, qui plaide pour le pardon de 49'000 hommes condamnés pour homosexualité au Royaume-Uni, comme le mathématicien Alan Turing.

«Sorry, dear»: un porte-parole du duc et de la duchesse de Cambridge a décliné la demande de soutien à la pétition Pardon49k, lancée il y a quelques semaines. Il s’agit d’une affaire du ressort du gouvernement, explique le représentant de Kate et William, retranché derrière leur royale neutralité.

Fort de plus de 100’000 signatures sur le site Change.org, Pardon49k demande aux «jeunes leaders» du pays, y compris au sein de la famille royale, un pardon collectif pour tous les hommes condamnés pour des rapports homosexuels consensuels au Royaume-Uni. «Les lois homophobe du Royaume-Uni ont rendu intolérables les vies de générations de gays et de bisexuels», souligne la pétition.

Soutiens de marque
Le texte a été lancé dans la foulée de la sortie de «The Imitation Game», le film qui retrace la vie d’Alan Turing. Vendredi, il a reçu le soutien des comédiens Benedict Cumberbatch, qui incarne Alan Turing à l’écran, et de Stephen Fry. Plusieurs autres personnalité ont également signé l’appel, comme le militant LGBT Peter Tatchell ou Rachel Barnes, la propre nièce d’Alan Turing.

Le mathématicien britannique, héros méconnu de la Seconde guerre mondiale, avait percé le code des communications militaires de l’Allemagne nazie. Quelques années plus tard, il avait été condamné à cause de son homosexualité, avant de mettre fin à ses jours en 1956. Alan Turing a fini par recevoir un pardon posthume de la reine Elizabeth II en 2013. Auparavant, le chef du gouvernement Gordon Brown avait présenté les «excuses sans équivoque» de la nation au scientifique. Or 49’000 autres hommes ont été persécutés pour leur seule orientation sexuelle, rappelle Pardon49k, dont 15’000 seraient encore en vie. Les dispositions sur «indécence grossière» (gross indecency) sur lesquelles s’appuyaient les condamnations n’ont été formellement rayées de la législation britannique qu’en 2003.