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Manchester planche sur une école destinée aux jeunes LGBT

Une ONG réfléchit, avec les autorités, à des classes destinées aux ados homosexuels et transgenres victimes de harcèlement. Pas un ghetto scolaire, mais une solution d'urgence, explique sa conceptrice.

On connaît déjà les refuges pour les jeunes LGBT en situation de rupture familiale tels qu’ils existent en Amérique du Nord ou en France. Les autorités de Manchester, au Royaume-Uni, s’apprêtent à franchir un pas supplémentaire: une structure scolaire pour cette population. «Il s’agit de sauver des vies», explique Amelia Lee au quotidien «The Guardian». Selon la directrice de LGBT Youth North West, l’ONG spécialisée dans les interventions scolaires qui porte ce projet, les lois contre le harcèlement homophobe ont montré leur inefficacité dès lors que l’on passe la porte d’un collège. Le bullying «provoque l’isolement et l’aliénation des jeunes, ce qui les mène souvent à sécher les cours, voire, dans les cas les plus grave, au suicide.

A Manchester, le cas d’Elizabeth Lowe est encore dans tous les esprits. En septembre dernier, cette jeune fille de 14 ans avait mis fin à ses jours, dans un parc de la ville, parce qu’elle craignait de dire à ses parents qu’elle était lesbienne.

Soixante places
L’établissement est prévu comme une extension du centre LGBT Joyce Layland. Il devrait comprendre des classes pour une quarantaine d’élèves à plein temps, et une vingtaine à mi-temps. Pensé pour les jeunes gays, lesbiennes, bi et trans, il pourra aussi accueillir, par exemple, des élèves souffrant de problèmes psychologiques ou des ados devenus parents précocement. La structure sera «inclusive à l’intention des LGBT, mais pas exclusive», souligne Amelia Lee.

Pour l’instant, ce projet pilote en est encore au stade de l’étude de faisabilité, réalisée avec le soutien du ministère britanniques des collectivités locales. Aucune date d’ouverture n’a été formulée pour l’instant. Ses concepteurs prévoient un budget annuel de 16’000 livres sterling (environ 21’000 euros) par élève, financé par l’Etat – le même montant que dans d’autres écoles spécialisées. Mais la future structure est susceptible d’épargner des coûts considérables d’intervention sociale pour des enfants en détresse, font valoir ses concepteurs.

Estime de soi
«Le programme sera fait sur-mesure, de manière à répondre aux besoins de chaque enfant. Il incorporera connaissances scolaires et techniques de travail, de façon à renforcer l’estime de soi et les compétences pratiques, par exemple en travaillant dans un café social ou dans un jardin communautaire», explique Amelia Lee.

«The Guardian» a recueilli le témoignage d’une jeune fille, Ellie*, qui a fait appel à LGBT Youth Norh après avoir été victime d’un outing au sein de son école: «C’était épouvantable. Le prof de sport m’envoyait me changer avec les garçons sous prétexte que je n’étais pas attirée par eux.» Elle avait fini par ne plus aller aux cours. Cela lui avait valu un renvoi vers un autre établissement, où elle dit n’avoir trouvé aucun soutien de la part des profs. Même sentiment pour Rob*. «Ils devraient nous aider à nous sentir en sécurité à l’école, estime-t-il. Et apprendre aux autres élèves que les personnes LGBT veulent seulement être comme tout le monde. Mais comme on n’a rien de cela, les élèves LGBT font face à un harcèlement quotidien. S’il s’agissait de racisme ou de sexisme, il ne serait pas toléré une seconde.»

*Prénoms d’emprunt