Lausanne
#non mixte

Zeus

sam 4 mai, 21:00
Genève
#Musique

Billie Bird

ven 26 avril, 20:30
Lausanne
#places à gagner

The Armed

mer 5 juin, 19:30
Genève
#Musique

Gaye Su Akyol

sam 18 mai, 20:30

Les cousins slovaques de la Manif pour tous en roue libre

Le pays s'apprête à voter sur un référendum lancé par les ultraconservateurs, qui mènent une campagne délirante sur le «lobby homosexuel».

La polarisation politique autour des droits des LGBT se renforce au sein même de l’Union européenne. Ainsi, les Slovaques voteront le 7 février sur un référendum d’initiative populaire proposé par Aliancia za Rodinu (Alliance pour la famille). Ce mouvement, qui a repris le logo de la Manif pour tous française, a rassemblé 400’000 signatures – un chiffre considérable, dans un pays de 5 millions d’habitants. Les citoyens s’exprimeront sur trois questions, portant sur la définition du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme, l’exclusion de l’adoption par des couples de même sexe et la possibilité de soustraire ses enfants à l’obligation de suivre des cours d’éducation sexuelle. Une quatrième question portant sur la restriction de tout avantage social ou fiscal aux seuls couples hétérosexuels mariés a été censurée par le Conseil constitutionnel.

Porte ouverte aux «meurtres de masse»
Anton Chromik, un des leaders de l’Alliance pour la famille, fait campagne sur la menace représentée selon lui par un nébuleux «lobby homosexuel»: «Ils veulent bâillonner les gens. Ils prendront des décisions pour les vies et les carrières d’autrui. Dans l’Histoire, cela s’est toujours terminé en dictatures et parfois en meurtres de masse.» Les partisans du référendum ont aussi mis en cause la déclassification de l’homosexualité comme maladie mentale par l’OMS, note Dalibor Rohac dans le «New York Times».

L’utilité du référendum est douteuse. En juin dernier, le Parlement slovaque avait déjà largement adopté un amendement à la Constitution pour restreindre la définition du mariage aux couples de même sexe. Par ailleurs, l’Etat ne reconnaît pas, pour l’instant, la concubinage pour les gays et les lesbiennes, même si un débat est en cours au Parlement. En revanche, la campagne offre une tribune politique rêvée pour l’extrême droite alors que l’acceptation des LGBT progresse, lentement mais sûrement, dans le pays.

«Valeurs sociales»
Comme le relève le blog Towleroad, l’Alliance pour la famille est soutenue par une organisation américaine, l’Alliance Defending Freedom. «Ce vote permettra aux Slovaques de protéger la loi actuelle, ainsi que des valeurs sociales importantes», estime Roger Kiska, un de ses responsables. Pour les observateurs, le référendum arrive à point nommé pour le gouvernement du populiste Robert Fico. Celui-ci cherche à détourner l’attention du public des problèmes actuels: corruption, chômage élevé et pauvreté, malgré certains succès économiques. A l’instar de son voisin hongrois Viktor Orban, Fico n’hésite pas à flatter les «valeurs traditionnelles» et nationalistes, et à reconnaître certains mérites à la politique du Kremlin dans ces domaines.