UKIP est raciste et homophobe, mais pas question que ça se sache
Le direction du parti anti-européen britannique a prié ses membres de ne plus utiliser les réseaux sociaux, où se multiplient les dérapages en tous genres.
Le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, UKIP, commence à s’inquiéter des gaffes à répétition de ses membres. La formation a révisé son règlement interne pour inviter ses adhérents à ne plus utiliser le logo de UKIP sur les réseaux sociaux, sauf autorisation expresse de la direction, rapporte «The Observer». La direction a également mis en garde contre l’utilisation de Twitter.
En cause: les multiples déclarations et messages embarrassants de militants, ces derniers mois. Un candidat a, par exemple, proposé à un Lenny Henry, un comédien et présentateur noir de la BBC, d’«émigrer vers un pays noir pour ne plus vivre avec les Blancs». Un autre avait proposé que les Africains se «massacrent les uns les autres».
Parler «informel»
Un des registres préférés des membres de UKIP est encore l’homophobie. Un adhérent a ainsi été enregistré en train de qualifier les homosexuels comme de «vieille pédales dégueulasses». Tout récemment, un ancien candidat du parti a soutenu que le club de football de Liverpool était «maudit» à cause de sa participation à la gay pride de la ville, l’été passé. Last but not least, le chef d’une section locale a comparé l’adoption par des couples de même sexe à de l’«abus d’enfants».
Plusieurs auteurs de ces dérapages sont en cours d’exclusion. Toutefois, vendredi, le leader du parti, Nigel Farage a tenté de contre-attaquer en qualifiant ses critiques de «snobs». Selon le tonitruant politicien, on reproche aux Non-Londoniens leur manière de parler «informelle».
La faute aux pirates
Un porte-parole de UKIP a prétendu que le tour de vis sur les réseaux sociaux a été adopté parce que des hackers utilisent le logo du parti pour diffuser des fausses déclarations et le décrédibiliser. En vérité, le parti réussit à merveille à se discréditer lui-même. Sa section de Rotherham s’est ainsi couverte de ridicule, samedi, en faisant paraître ses vœux dans un journal local. Au lieu du slogan habituel «Say no to the EU» (Dites non à l’UE), il a fait imprimer par erreur «Say no to the UK» (Dites non au Royaume-Uni). Le parti reste, néanmoins, numéro 1 dans les intentions de vote aux prochaines élections de 2015.