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Grenoble… l’Isère de ne pas y toucher

A l’instar de ses cousines lémaniques, Grenoble traîne la réputation hautaine et ennuyeuse de vieille bourgeoise alpine. Certes on s’y couche tôt, mais entre electro, bonne bouffe, art contemporain et festival du film gay et lesbien (voir pages Sorties), la métropole dauphinoise a des arguments à faire valoir!

Restos
Solution de facilité: le quartier Saint-Laurent avec ses mignonnes pizzerias sur les quais de l’Isère au pied de la Bastille. Méridional aussi, mais en moins kitsch, l’Atelier. A deux pas du quartier des antiquaires, cette ancienne menuiserie se remarque par son élégance brute et la chaleur qui s’en dégage: tables d’hôtes en acier et bois sombre, murs écrus, parcourus par d’étincelants tuyaux de cuivre, et une déco aussi élégante qu’économe. Dans l’assiette, de savoureuses spécialités corses: poisson, agneau, cabri, tandis que dans les verres coule le nectar de l’île de beauté. Plus exotique, Le Mix, où Stéphanie propose de marier les saveurs méridionales, indiennes ou chinoises comme ça vous chante. En attendant la terrasse sur la placette ancienne attenante au Jardin de Ville, le cadre et l’accueil y sont des plus chaleureux. Pour les puristes, on recommandera le Mal Assis: dans un cadre 100% vieille France, le filet de loup de mer au beurre de pamplemousse ou la canette aux pêches parfumées aux épices douces valent bien quelques modestes courbatures fessières.
> Le Mix
4, place de Gordes
> L’Atelier
6, rue Dominique-Villars
> Le Mal Assis
7, rue Bayard

Gaudriole
Certes les frondaisons nocturnes du jardin Paul Mistral ont connu des jours meilleurs. Pour faire des rencontres homosensuelles, vous aurez donc tout intérêt à aller vous savonner au Sauna Oxygène qui réserve ses après-midi aux garçons, puis vous désaltérer au Bronx, un nouveau bar doté d’une backroom garnie. Du lundi au jeudi, soirées à thème, dont d’érogènes mercredis nudistes.
> Sauna Oxygène
24, rue Mallifaud
> Le Bronx
62, cours Jean-Jaurès
www.bronx-bar.com

Bizarre
Depuis le boom olympique de 1968, le kitsch sixties est de rigueur à Grenoble: gare SNCF, Hôtel de Ville ou Palais des sports donnent à la cité des faux airs de Tbilissi ou Dniepopetrovsk – sans oublier les «œufs» du fameux téléférique en plastique orange qui grimpe jusqu’à la Bastille. On peut aussi admirer, plantée au milieu du jardin Paul Mistral, la Tour Perret; majestueusement décrépite. Avec ses 87m de béton armé, elle fut la pièce maîtresse de l’Exposition internationale de la houille blanche de 1925. Autre fantaisie rétro-futuriste de l’entre-deux-guerres: le «Garage hélicoïdal» situé derrière les Galeries Lafayette. C’est formellement interdit d’accès mais vous braverez le gardien, rien que pour vous aventurer sous ces sombres voûtes que l’on croirait dessinées par Escher.

Rétro
Dans la vieille ville, le Petit Café n’a pas bougé depuis 1952. D’époque, les bouteilles d’apéritifs sont presque caramélisées dans la poussière. La patronne roule les yeux et ponctue chacune de ses phrases d’un «pourquoi pas» désabusé en servant votre demi sur le formica du comptoir. A 80 ans passés, elle désespère de l’absence de clients: «Les gens boivent plus, ils fument plus non plus. Pourquoi pas?»
> Le Petit Café
8, rue Jean-Jacques Rousseau

Gay
Il est bien loin le temps où Grenoble proposait pléthore de bars et discos, où folles éperdues et robustes camionneuses sirotaient leur drink sur le trottoir, au milieu de tapins en cuissardes. A présent, la scène gay grenobloise se réduit à quelques modestes bistrots du quartier de Championnet qui ferment sagement leurs portes à 1h du mat. Le Code Bar est sans doute le plus fréquenté, avec des soirées DJ disco et house; sinon, un petit tour par le JS (jockstrap? Josef Staline?) ou le Café Noir, qui récupère une partie du public féminin en rade depuis la fermeture de l’unique bar lesbien de la ville. Après 1h, c’est l’indéboulonnable George V qui prend le relais: disco et techno à l’ancienne, dans la grande tradition boudoir et fanfreluches.
> Le Code bar
3bis, rue Clément www.projetbob.com
> Le JS
25, rue Thiers
> Le Café noir
68, cours Jean-Jaurès
> Le George V
124, cours Berriat

Electro
Les boutiques de souvenirs ne le rappellent pas forcément au touriste de passage, mais Grenoble exporte – outre ses noix AOC – quelques fameux DJ pionniers de l’electro-clash: Miss Kittin et The Hacker, pour ne citer que les plus connus. Antre de ce style musical énervé, le Mark 13 vaut bien un pèlerinage
> Mark 13
8, rue Lakanal. Ouvert du mardi au samedi 17h-1h.

Dormir
On peut passer la nuit au cœur de la vieille ville sans se ruiner. L’Hôtel de l’Europe, auguste bâtisse à l’histoire mouvementée n’a certes pas un charme fou, mais dispose de chambres doubles, confortables et propres, dès 36 euros.
> Hôtel de l’Europe
22, place Grenette www.hoteleurope.fr

Art
Après Beaubourg, le centre d’art contemporain le plus en vue de l’hexagone, c’est le Magasin. Ce qui fut une halle industrielle conçue par Gustave Eiffel, est devenu en 1986 un superbe espace accueillant des installations monumentales (en ce moment Michael Craig-Martin) et des expositions thématiques. Jusqu’au 7 mai, «Cinéma(s)» propose un parcours rétrospectif du cinéma à la vidéo, depuis Grenoble où se développèrent au début des années 70 des expériences engagées sur l’esthétique du réel (notamment sous l’influence de Jean-Luc Godard). Ces thèmes et interrogations se prolongent dans le travail de plasticiens et vidéastes, parmi lesquels Philippe Perrin, Ange Leccia, et le réalisateur de «Tropical Malady» Apichatpong Weerasethakul.
> Le Magasin
Site Bouchayer-Viallet, 155, cours Berriat www.magasin-cnac.org

Merci à Vincent et Fabien pour leur accueil et leurs conseils !