Les élus dans le placard, c’est pas bon pour le parti
Un dirigeant de la formation au pouvoir à Sofia prie ses élus gay et lesbiennes de faire leur coming-out... afin de se mettre l'abri des tentatives de chantage.
«Peu importe avec qui l’on couche ou quel dieu on prie. De toute façon, je pense qu’on doit le déclarer publiquement», cet appel coming-out a été lancé la semaine dernière par Krassimir Welchev, chef du principal groupe parlementaire bulgare, celui des Citoyens pour le développement européen, désigné sous le joli acronyme GERB.
La formation conservatrice du Premier ministre Boyko Borisov a-t-elle une soudaine envie de célébrer la Journée du coming-out? Que nenni. Pour Weltchev, la sortie du placard répond à l’intérêt supérieur du parti. «C’est mieux si on révèle soi-même que l’on est homosexuel. Sinon, un jour ou l’autre, un adversaire le forcera à voter contre son camp en menaçant de rendre public des prises de vue compromettantes.» En Bulgarie, pays de l’UE où l’opinion publique serait la plus hostile aux homosexuels, les rumeurs d’homosexualité visant les politiciens sont fréquentes, note le site allemand Queer.de. Le GERB dirige actuellement un gouvernement minoritaire soutenu par l’extrême droite.
C’est surtout un moyen de se débarrasser d’eux une fois le coming out fait. C’est un peu comme répondre à la demande de Bachar de déposer les armes contre une amnistie.