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La Gay Pride dans le viseur des anticapitalistes

Vaine, alcoolisée et à la botte de ses sponsors: c'est ainsi qu'OccuPride qualifie la Marche des fiertés de San Francisco, ce samedi. En prévoyant de perturber l'événement, le collectif déclenche la polémique.

«Community, not Commodity»: les LGBT sont une «communauté, pas une marchandise». Voilà le mot d’ordre qui risque de perturber le ronron annuel de la Gay Pride de San Francisco, prévue samedi. Le collectif queer issu du mouvement OccupySF, cousin lointain des Indignés européens, entend protester contre la récupération commerciale de l’un des événements LGBT les plus anciens du pays.

Hypocrisie
Pour Scott Rossi, porte-parole d’OccuPride, les actions promises ce week-end ne viseront pas la parade en tant que telle, mais les plus envahissants de ses sponsors, qu’il accuse d’hypocrisie. «Les entreprises font la queue pour nous vendre des trucs et pour peindre leur business en rose en prétendant nous aimer. Elles ne nous aiment pas et elles devraient plutôt dépenser leur budget de lobbying dans l’accès au soins, la nourriture, le logement et la protection de l’environnement», lance-t-il sur le site The Edge. Principale cible: Wells Fargo, 4e banque américaine, dont OccuPride dénonce le soutien à des organisations hostiles à l’égalité des droits dans d’autres parties des Etats-Unis.

Plus encore, c’est le climat général d’insouciance festive que le collectif entend secouer. «Ru Paul’s Drag Race (un show télé populaire auprès d’une partie des gays américains, ndlr.), l’usage de drogues récréatives et le sexe anonyme n’aident pas les jeunes queer et trans paumés au fin fond de Jesusland […] Nous vivons dans des bulles qui doivent enfin éclater et nous souvenir de nos racines militantes», ajoute Rossi dans une interview à SFist.

Dérive
La référence à la drogue et à l’alcool a piqué au vif pas mal de lecteurs, qui ont réagi avec passion sur les sites LGBT. Pour certains, l’appel d’OccuPride est salutaire, et la manifestation a considérablement dérivé de ses buts premiers en 43 ans d’existence. Mais d’autres s’insurgent contre les accents moralisateurs employés par le collectif queer. «Une fois encore, le mouvement Occupy fait tout pour s’aliéner un public plutôt favorable à ses thèses et devient malheureusement de plus en plus marginal», estime un commentateur sur le site SFist.