Les intégristes québécois se voient déjà «persécutés» par les homos

La mise en place d'un registre en ligne des actes homophobes fait frémir les fondamentalistes chrétiens, qui fantasment sur une liste noire qui les viserait bientôt.

L’association québécoise Gai écoute vient de lancer un registre des actes homophobes. Ce système permettra à toute personne victime de discrimination, de violence ou d’intimidation de laisser une trace anonyme des faits. Pour cet organisme basé à Montréal, il s’agit d’une «première mondiale» qui permettra de dresser un état des lieux de l’homophobie dans la province afin de mieux prévenir ce phénomène. Les données, récoltées par téléphone, e-mail, courrier ou via un formulaire accessible en ligne, seront utilisées pour documenter des rapports annuels, qui paraîtront d’ici deux ans. La police municipale de Montréal est partenaire de l’opération. Le registre servira à cerner le «chiffre noir de personnes qui ne dénoncent pas les actes criminels» liés à l’homophobie, explique un officier au «Journal du Québec».

«Climat d’oppression»
Se sentant manifestement visés, les fondamentalistes chrétiens du portail américain Lifesite tirent à boulets rouges sur l’initiative et sur le soutien apporté par le ministère de la Justice québécois. Le site donne la parole à une association familialiste et anti-avortement locale, qui dénonce le dispositif comme un «moyen d’instaurer un climat d’oppression et de peur chez ceux qui désapprouvent les opinions du mouvement homosexualiste (sic) au Québec». «Quiconque penserait que l’acte homosexuel est moralement inacceptable risque de se retrouver sur une liste, dont le but est, d’après moi, de punir», fantasme Georges Buscemi, président de Campagne Québec Vie. «C’est le début d’une persécution douce».