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A 84 ans, la doyenne des trans chinois poursuit son rêve

Qian Jinfan a attendu trois quarts de siècles avant de vivre en tant que femme. Plus déterminée que jamais, elle brise aujourd'hui le tabou sur le transsexualisme en Chine.

Elle a gardé son secret pendant trois quarts de siècles. En se confiant à un quotidien chinois, Qian Jinfan est devenue la doyenne des trans de Chine. Née garçon en 1928, bien avant que le pays ne devienne la République populaire de Mao, cette calligraphe et critique d’art a entrepris sa nouvelle vie de femme il y a quatre ans seulement. Mais l’envie remonte très loin. Aussi loin qu’elle puisse se souvenir, elle avait la certitude d’être une fille. Elle se souvient que vers 3 ans, un voisin l’avait aperçue en train d’uriner debout. Il s’était exclamé «Mais c’est un garçon?!» Evidemment, pas question de vivre en tant que fille. «Quand j’avais 14 ou 15 ans, je me forçais à rouler des mécaniques. Mais quand j’étais seule, je me sentais libre d’être moi-même», explique Qian. Elle se mariera même avec une femme à l’âge de 54 ans.

«La tolérance dépassait mon imagination»
Ce n’est que bien plus tard qu’elle commence à réaliser son rêve. En décembre 2008, à 80 ans, elle adopte des tenues féminines et se fait prescrire un traitement hormonal. En même temps, elle écrit à son ancien employeur, un institut culturel, craignant de perdre sa retraite. «Je m’étais préparée à lutter, mais j’ai découvert que l’on m’avait déjà acceptée. La tolérance vis-à-vis du transgendérisme dépassait mon imagination.» Elle espère à présent de subir une opération chirurgicale de réassignation, possible selon la loi chinoise après deux ans de traitement. Mais elle craint que des raisons médicales ne l’empêchent de mener son rêve à son terme. En attendant, elle profite de la vie sous sa nouvelle apparence. Et tant pis si tous ses amis ne l’ont pas suivie dans sa transition ou si elle est l’objet, de temps à autres, d’insultes. Tout cela n’entament pas la détermination de l’octogénaire: «Je ne me pense pas inférieure à qui que ce soit. Je ne suis pas du genre à abandonner facilement».

Source: «Southern Metropolitan Daily», via Shanghaiist