Lausanne

Drag Race France Live

sam 2 novembre, 18:30
Lausanne
#Performance

Sorour Darabi, Mille et une nuits

jeu 19 septembre - dim 22 septembre
Lausanne

Festival 30 ans de Lilith

ven 25 octobre - sam 26 octobre

L’Iran part en guerre contre l’Eurovision et sa «parade sodomite»

Alors que l'Azerbaïdjan se prépare au mégashow télévisuel, du 22 au 26 mai, son voisin du sud s'enflamme contre une gay pride imaginaire et un concours «vendu à Israël».

L’organisation du Concours Eurovision n’aura sans doute jamais suscité autant de panique – et de tous les côtés. La grand-messe du kitsch et de la paillette se déroule en effet, à la fin du mois prochain, sur les bords de la Mer Caspienne, dans la capitale azerbaïdjanaise Bakou. Or ce pays dispose d’une longue frontière commune avec l’Iran, la majorité de sa population est chiite et, qui plus est, une importante minorité azérie vit dans la République islamique.

La réputation de rendez-vous gay qui colle à l’Eurovision soulève une agitation croissante à Tabriz, «capitale» de la minorité azérie en l’Iran. Vendredi, l’influent Ayatollah Mohsen Mojtahed Shabestari y a diffusé un prêche où il s’en prenait aux autorités de l’Etat voisin, accusées de tourner le dos aux traditions islamiques. Selon lui, elles «gaspillent des fonds publics pour tenir une fête que lui imposent des forces anti-islamiques… Encore plus outrageante est la parade homosexuelle qu’ils entendent organiser et qui va attirer à Bakou toute sorte de groupes anti-islamiques et de pervers. Bien des pays interdisent aux pervers et aux sodomites de se rassembler, mais les autorités de ce pays à majorité chiite ont permis ce rassemblement impur… Aussi je leur demande: ‘Qu’est-il advenu de votre honneur – pourquoi vous êtes-vous devenus des jouets entre les mains des sionistes?’»

«Explosion de colère» en vue
A noter qu’une déstabilisation dans l’ancienne république soviétique serait vue d’un très bon œil par Téhéran, qui soutient déjà la révolte de la majorité chiite au Bahreïn. Dans cette perspective, tous les moyens sont bons. Depuis quelques semaines, le clergé et les médias iraniens appellent à une explosion de colère en Azerbaïdjan si l’Eurovision s’y déroule. Israël, bête noire du régime des Mollahs mais avec lequel Bakou entretient des relations diplomatiques, participe au concours. A Tabriz, des éléments du régime menacent même de prendre d’assaut la mission azerbaïdjanaise dans la ville.

L’idée d’organiser une première Gay Pride à Bakou à l’occasion de l’événement télévisuel avait été évoquée par un site obscur, nighttours.com, sur le mode de la blague. Il n’en avait pas fallu davantage pour lancer la rumeur d’une parade homosexuelle en Azerbaïdjan. Gros malaise parmi les activistes gay dans le pays s’étaient empressées de démentir, et de condamner à l’avance tout projet de ce genre. Par ailleurs, plusieurs organisations LGBT, mais aussi d’organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé la tenue du concours dans un pays au régime peu respectueux des droits de l’homme. En Suisse, Amnesty International a adressé une lettre aux candidats helvétiques, le groupe tessinois Sinplus, afin qu’ils utilisent leur passage dans le show pour dénoncer les violations des droits de l’homme et notamment les atteintes à la liberté d’expression par le régime du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.