Culture

Dragâteloises, The Nerd Edition

Neuchâtel, sam 6 avril, 18:30
Culture

Sasha Velour, The Big Reveal Live Show

Genève, ven 5 avril, 19:00
Bars & Clubs

Happy Birthday, GT’s!

Lausanne, sam 27 avril, 19:00

Arrestations à bord d’une croisière gay: «Un traitement inhumain»

Le couple interpellé pour «sodomie» en Dominique contredit la version du tour-opérateur Atlantis. Ils nient avoir eu des rapports sexuels en public et dénoncent une détention dégradante.

Que s’est-il passé sur le port de Roseau (République de Dominique), mercredi? Lors d’une escale du «Celebrity Summit», ce paquebot affrété par le tour-opérateur gay Atlantis, reçoit la visite de policiers. Des individus auraient porté plainte après avoir vu deux hommes ayant des rapports sexuels sur un balcon du paquebot. Deux passagers californiens sont débarqués et emmenés au poste. Atlantis explique qu’ils s’exhibaient sous le regard de plusieurs témoins à 9h30 du matin. Dans la presse, l’avocat du couple explique que les deux Californiens ont «été tellement frappés par la beauté des montagnes, la fraîcheur des eaux et la beauté de l’île, et ils avaient bu quelques cocktails, qu’ils en ont oublié toute précaution».

Juste une «petite» amende
La compagnie s’est montrée néanmoins rassurante, garantissant que les deux hommes seraient libérés après avoir payé une «petite» amende. Le président Rich Campbell ajoute que «la plainte et, conséquemment, les arrestations n’ont rien à voir avec l’orientation sexuelle des passagers. Aucune loi ‘antigay’ n’a été invoquée», martèle-t-il. De fait le couple est expulsé de Dominique par avion jeudi, non sans avoir payé une amende d’environ 890 dollars (800 fr./650 euros) chacun. Entre-temps, le «Celebrity Summit» a levé l’ancre vers Saint-Barthélémy.

La mésaventure et surtout la communication d’Atlantis est restée en travers le gorge de Dennis Jay Mayer, l’un des deux prévenus. Il s’est confié à l’Associated Press (via «Washington Post»). S’il a admis qu’il était presque nu sur le balcon de sa cabine, cet ancien shérif de 53 ans nie y avoir eu des rapports sexuels avec son compagnon. Leur arrestation les auraient «pris totalement au dépourvu». Convoqués par le capitaine, ils se sont retrouvés face à six agents de la police dominiquaise. L’adjoint du commandant leur aurait alors signifié qu’ils étaient expulsés du bateau. «Nous n’avons aucune tolérance pour votre comportement», aurait ajouté l’officier.

«Comme des animaux»
Une fois au poste de police de Roseau, sans avocat, les fonctionnaires dominiquais ont souligné qu’ils étaient bel et bien en garde à vue pour «buggery» (sodomie) et les auraient menacés de les envoyer dans une clinique pour trouver des «preuves» d’actes homosexuels. Le couple aurait passé 26 heures en détention, dont 19 dans une cellule de moins de 4 mètres carrés sans eau, sans toilettes et sans lumière. «Ils nous ont exhibés devant plusieurs personnes comme si nous étions des sortes d’animaux. C’était plutôt humiliant.» Quand ils ont été amenés au Palais de justice, le lendemain, des gens frappaient sur la voiture en chantant en en hurlant. Mayer confie qu’à ce moment-là, ils n’étaient pas sûrs de s’en sortir vivants. Heureusement, après le paiement de leur amende, les deux hommes ont été expédiés à l’aéroport et renvoyés vers les Etats-Unis.

Par ailleurs, Queerty a émis quelques doutes sur les conditions de l’arrestation. Le blog américain montre une photo du «Celebrity Summit» datée de mercredi où on voit le paquebot mouiller à bonne distance du port de Roseau. Ses balcons semblent difficiles à observer sans une paire de jumelles.

Visiteurs homos vus d’un mauvais œil
La question du tourisme gay est sensible dans les Caraïbes. La Dominique prévoit de lourdes de peine de prison pour les faits de sodomie. L’arrestation du couple américain a d’ailleurs été relevée par la presse locale de l’île, et saluée par un pasteur influent. «J’avais mis en garde contre le tourisme gay et ses implications pour la Dominique», a fanfaronné un certain Randy Rodney. Atlantis évite déjà certaines escales, comme la Jamaïque et la Grenade. Le croisiériste a assuré qu’il n’était pas question de supprimer la Dominique de ses itinéraires à la suite de l’incident. Il y a quelques années, les Iles Caïmans avaient également refusé l’accès des croisières gay à leurs ports sous la pression de groupes religieux. Colin Robinson, un militant gay de Trinidad et Tobago a toutefois mis en garde contre tout amalgame, soulignant qu’un couple hétérosexuel dans la même situation aurait probablement été inquiété par la justice locale.

One thought on “Arrestations à bord d’une croisière gay: «Un traitement inhumain»

Comments are closed.