Missionnaire homophobe dans le viseur d’une ONG africaine
Une organisation LGBT ougandaise a porté plainte aux Etats-Unis contre le prédicateur Scott Lively pour son rôle dans les persécutions dont sont victimes les homosexuels.
Les homosexuels vont «sodomiser les enfants africains» et ainsi «corrompre la culture» ougandaise: c’est avec ce genre de messages qu’une véritable hystérie antigay est née en Ouganda dès 2002. Ils ont contribué à préparer le terrain à une loi durcissant la répression de l’homosexualité, imposant même la peine de mort contre certaines personnes «coupables» de rapports «contre-nature».
Pour Sexual Minorities Uganda (SMU), la principale association LGBT de ce pays du centre-est de l’Afrique, ce climat d’homophobie aiguë est le résultat d’une «conspiration». Et son principal artisan est à chercher du côté des Etats-Unis, et plus précisément d’un riche prédicateur évangélique du Massachusetts: Scott Lively. SMU vient de déposer un plainte devant les tribunaux de cet Etat américain pour violation du droit international. L’organisation, soutenue par par le Center for Constitutional Rights basé à New York, compte apporter la preuve de l’implication concrète du prédicateur américain dans les persécutions homophobes qui minent le pays.
Activisme international
Chef d’entreprise (il possède une chaîne de cafés au nom évocateur, Holy Grounds), fondateur d’Abiding Truth Ministries et auteur de pamphlets antigay délirants (comme «The Pink Swastika», où il prétend que le nazisme a été inspiré par les homosexuels), Scott Lively a une activité débordante au niveau international. Outre l’Ouganda, il a également voyagé en Lettonie et en Moldavie pour y aider les mouvements conservateurs à combattre l’influence de ce qu’il dénonce comme le «lobby homosexuel». En 2009, en Ouganda, le prédicateur s’était exprimé devant des avocats, des parlementaires et des étudiants. Sa tournée avait été accompagnée de violentes manifestations antigay.
Sollicité par le «New York Times», Lively s’est défendu de ces accusations: «C’est totalement ridicule. Je n’ai rien fait en Ouganda, sinon prêcher les Evangiles et exprimer mon opinion sur la question homosexuelle.» La plainte de SMU vise également quatre conspirateurs ougandais, dont le ministre James Buturo et le député David Bahati, rapporteur du projet de loi. Ce dernier a refait surface, le mois dernier, à l’ordre du jour du Parlement ougandais.
on devrait le jeter en prison pour un comportement aussi criminel.