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Un coup de pouce financier aux couples gay? Sacrilège!

Une loi qui permet d'aider tous les ménages frappés par la crise – y compris gay et lesbiens – à boucler leurs fins de mois sème la zizanie au sein de la municipalité de Milan.

C’est une tempête qui s’est déclenchée au sein de la nouvelle équipe de centre gauche qui dirige la capitale économique italienne. En cause, l’ouverture d’un «fonds anticrise» destiné à aider les ménages milanais touchant moins de 25’000 euros (30’000 francs) par année aux couples non mariés. Y compris les couples de même sexe. La mesure, décidée par le maire Giuliano Pisapia, anticipe l’ouverture d’un registre pour les concubins quel que soit leur orientation sexuelle, prévu dans le courant de l’année. L’Italie n’a toujours pas de loi nationale reconnaissant les unions civiles entre personnes du même sexe.

La frange catholique au sein du Parti démocrate (centre gauche) est entrée en rébellion, dénonçant une «fuite en avant» de la nouvelle municipalité. L’opposition municipale s’est jetée dans la mêlée, tout comme l’Eglise. Le journal du diocèse «Avvenire» fustige l’idée de «mettre sur un même plan les personnes mariées civilement ou religieusement, qui prennent un engagement clair, et des gens qui, par choix ou par incapacité, dont les liens n’ont rien de contraignant, ce qui viole notre loi fondamentale.» Le fonds anticrise devrait, selon le journal catholique, clairement donner la priorité aux couples mariés, dans la perspective de «créer un environnement plus accueillant pour les enfants».

Nid de guêpe
«Ces polémiques me désolent. Nous devons être aux côtés de tous ceux qui en ont besoin»,plaide le conseiller municipal en charge des affaires sociales Pierfrancesco Majorino. Du côté des associations LGBT, l’empoignade est considérée avec un certain amusement. Franco Grillini, de Gaynet, note qu’«il suffit de peu de chose, à Milan, pour faire tomber un nid de guêpe. Même une mesure de bon sens comme de ne pas discriminer certaines familles», relève «La Repubblica».