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La révolte des jeunes LGBT sans-abri

Samedi soir, une manif a rappelé aux autorités new-yorkaises le manque de structures destinées aux jeunes gays, lesbiennes, bi et trans. Jetés dehors par leur famille, ils seraient un millier à dormir dans la rue.

Times Square n’est pas que le rendez-vous des touristes et des adeptes du shopping, c’est aussi celui de SDF venus de toute la Côte Est. Parmi eux, de nombreux jeunes LGBT jetés dehors de leur famille, souvent après avoir fait leur coming out. Beaucoup s’apprêtent à passer l’hiver dehors, faute d’hébergement adapté. Samedi soir, ils étaient nombreux à manifester dans la galerie d’un grand magasin, rapporte le site Towleroad. Ils ont profité d’un dispositif qui retransmet en direct les images du hall sur un écran géant en brandissant des lettres formant la question suivante: «Où les gamins homos sans-abri vont-ils passer Noël?» Le message était complété par le numéro de téléphone d’Andy Cuomo, gouverneur de l’Etat.

Le rassemblement, initié par l’organisation Queer Rising, demande davantage d’aides publiques pour les structures destinées à cette population extrêmement vulnérable. De fait, les refuges existants sont débordés. Au début du mois, un article du «New York Times» pointait du doigt la situation préoccupante dans l’un des trois abris que compte la ville. Prévu pour accueillir un maximum de six jeunes, Sylvia’s Place en hébergerait jusqu’à cinq fois plus. Ce local du quartier aisé de Midtown Manhattan a été installé il y a presque dix ans dans une Metropolitan Church, une église appartenant à un réseau de communautés spirituelles gay-friendly.

Dormir à même le sol
Les jeunes qui ont fréquenté le refuge n’en gardent pas un bon souvenir. La plupart se retrouvaient à dormir à même le sol. «Les gens qui avaient été là plus longtemps avait un matelas. Les autres dormaient sur des draps usés et abusés, tachés de dieu sait quoi, raconte Kourtney. Heureusement, je me suis bien entendu avec une des dames. Elle m’a laissé sa chaise et je n’ai pas dû dormir par terre. Après ça, je ne suis plus jamais revenu.» D’autres utilisateurs font état de la présence de rats ou de conflits bruyants entre résidents. Pire: le lieu n’est pas aux normes anti-incendie, ce qui fait dire au responsable d’un autre foyer que Sylvia’s Place est un «désastre qui n’attend que de se produire».

Liste d’attente
Les gérants de Sylvia’s Place démentent les accusations concernant l’entretien du lieu. Ils font remarquer que l’église est le seul lieu à proposer une assistance immédiate. La structure ne bénéficie pas d’une licence municipale, mais d’aides publiques ponctuelles, très insuffisantes. Les deux autres structures pour jeunes LGBT ont une liste d’attente comptant près de 200 noms, rappellent-ils. Et dans les refuges généralistes, les homos et les trans font face à du «harcèlement, des abus sexuels et de la violence.» Une étude 2008 estimait la proportion de gays, lesbiennes et trans parmi les SDF de 13 à 24 ans entre 25 et 40%, soit plus de 1000 individus. Le nombre de places qui leur sont destinés reste minime: quelques dizaines.