Moclinejo ne sera pas peint en rose
Un businessman espagnol a créé un buzz international en annonçant le lancement d'un référendum pour transformer un bled perdu d'Andalousie en un village homo «exclusif». La mairie et les associations LGBT sont atterrées.
Une ravissante bourgade andalouse de 1200 âmes accède soudain à une notoriété mondiale parmi les gays. Car Moclinejo, perdu dans la Sierra Tejeda y Almijara, à quelques dizaines de kilomètres à l’est de Malaga, va devenir le premier «village gay» du monde. Si, si. De nombreux sites gay européens précisent qu’un référendum va être prochainement lancé dans ce but. Au programme, entre autres: toutes les façades repeintes en rose et les parcs réaménagés afin de «promouvoir le sexe en plein air» et les «rencontres entre personnes de même sexe.
Stupéfaction
Cette information à peine croyable – et pour cause – n’a pas tardé à faire réagir Colegas, l’organisation faîtière des associations LGBT d’Andalousie, qui s’est dite «stupéfaite» de cette «regrettable» annonce. Son auteur: un entrepreneur gay du nom de Javier Checa. Ce dernier n’est pas tout à fait un inconnu. Il est l’organisateur d’Expogays, un salon réservé aux acteurs de la scène gay commerciale, prévu à Torremolinos en octobre.
La municipalité de Moclinejo est également tombée des nues, et a démenti tout le projet. Trop tard: l’information s’était déjà propagée comme une trainée de poudre sur les sites gay internationaux. Le maire a précisé n’avoir eu qu’un contact avec Checa au sujet d’un projet immobilier dans le village. Le porte-parole de Colegas est furieux. Il a invité les autorités régionales à boycotter les initiatives «ségrégationnistes et communautaristes» de cet entrepreneur basé à Malaga, rapporte le quotidien local «La Prensa».
Javier Checa n’en est pas à son premier coup de pub (ou plutôt de bluff). Il y a quelques semaines, il avait déjà affirmé avoir écrit au Pape pour qu’il fasse de Saint Sébastien le patron des homosexuels. Le martyr gay-friendly devait d’ailleurs, dans son plan pour Moclinejo, remplacer Nuestra Señora de Gracia sur les vitraux de l’église du village.