Belgrade rechigne à protéger la Gay Pride

Le gouvernement serbe veut un «consensus» sur l'opportunité de la manifestation LGBT, un an après les violences d'extrême droite qui avaient ravagé la capitale, lors de la précédente édition.

Les organisateurs de la Gay Pride de la capitale serbe ont confirmé leur volonté de défiler le 2 octobre prochain. L’annonce a été faite vendredi lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée sous la garde d’une douzaine de policiers en uniforme et d’autres agents en civil. De fait, la veille, le mouvement ultranationaliste Dveri avait averti que la tenue de la manifestation serait vue comme une «provocation» et donnerait lieu à des «troubles sociaux». «Belgrade brûlera comme Londres a brûlé», a averti Dveri. Et d’inviter les gays et lesbiennes, comme le relève le site Courrier des Balkans, à quitter le pays pour trouver leur «bonheur personnel» en Occident.

En réponse à ces menaces de l’extrême droite comme aux tergiversations des autorités, Goran Miletić, membre du comité, a expliqué que «la parade ne représentait aucune espèce de danger pour la sécurité. L’insécurité est bien plus grande quand on doit vivre avec 20 000 dinars (le salaire moyen, équivalent à 200 euros ou 230 francs, ndlr.) par mois», a-t-il ajouté.

147 blessés en 2010
Dans ces conditions, le gouvernement serbe ne brille pas par sa détermination. La semaine dernière, la ministre de l’Intérieur a demandé un «débat» sur l’opportunité de parade. Elle a réclamé un «consensus» avant de confronter les forces de police à des violences, sans préciser comment il pourrait être obtenu. En 2010, environ 6000 skinheads et hooligans avaient transformé le centre-ville en champ de bataille pendant que quelques centaines de manifestants LGBT défilaient derrière un cordon de police. Pas moins de 147 policiers avaient été blessés.