Pas de «pride» hétéro à São Paulo

Lancée avec fracas au début du mois par des politiciens proches des milieux évangéliques, l'événement prévu à São Paulo au mois de décembre n'aura pas lieu. Le maire de la ville a opposé son veto.

La mégapole où se déroule la plus grande gay pride du monde ne verra pas défiler sa contrepartie hétéro. En tout cas pour l’instant. Le préfet de São Paulo Gilberto Kassab craint que la «Journée de la fierté hétérosexuelle» prévue au mois de décembre n’offre une tribune à l’homophobie. En outre, il juge cette idée d’absurde. «La grande majorité de la population est hétérosexuelle», a expliqué Kassab. «Il n’y a pas de victime de violences hétérophobes.» Le Brésil connaîtrait, selon les associations LGBT locales, un taux record de meurtres et d’agressions visant les gays, lesbiennes, bi et trans.

Le Parlement municipal avait pourtant accordé son feu vert à la manifestation, une initiative d’élus chrétiens et conservateurs. Ceux-ci entendaient ainsi protester ainsi contre les «excès» et les «privilèges» dont bénéficient, selon eux, les gays et lesbiennes, qui viennent de voir leurs unions reconnues comme un droit constitutionnel par la plus haute cour de justice du pays.

Le camouflet de la mairie n’a pas découragé les tenants de la «fierté hétéro». Organisés avec l’appui de la puissante Eglise de l’Assemblée de Dieu, ils tentent à présent d’instituer l’événement au niveau de l’Etat de São Paulo.