Des Républicains succombent à une charte anti-gay
Deux candidats ont signé le texte d'un groupe religieux intégriste qui considère que l'homosexualité peut être soignée et regrette le temps de l'esclavage.
Cet événement pourrait bien marquer un tournant vers la radicalisation de la campagne des primaires républicaines. En signant «Le voeu du mariage», une très controversée charte de l’association religieuse The Family Leader à l’intention des candidats à la présidentielle, Michelle Bachmann et Rick Santorum (photo) intensifient leurs attaques sur la mariage gay afin de gagner le coeur des électeurs conservateurs. Cette première change en effet de ton par rapport aux questions liées à la sexualité, elle qui il y a un mois encore déclarait qu’elle «ne [se] présente pas pour être le juge de qui que ce soit». Pourtant, son adhésion à la promesse d’engagement de ce groupe religieux place désormais la représentante du Tea Party dans la catégorie des candidats les plus réactionnaires et pourrait créer un effet d’appel vis-à-vis de ses concurrents.
Cette charte affirme vouloir mettre en place tous les moyens nécessaires pour préserver l’institution du mariage. Pour ce faire, ceux qui la signent doivent s’engager à lutter contre toutes les tentatives de modification comme «la reconnaissance d’unions bigames, polygames, polyandres ou entre personnes de même sexe». Dans un obscur mélange des genres, le texte condamne tout à la fois la Charia islamique, l’infidélité et les familles monoparentales. Outre le fait de vouloir protéger les soldats déployés sur le terrain du harcèlement sexuel, le groupe met dans le même sac pornographie, avortement et traite d’humains comme les signes de la dégénérescence de la société américaine. Plus grave encore, la promesse d’engagement débute par le constat que «l’esclavage a eu un impact désastreux sur les familles afro-américaines mais, hélas, un enfant né en esclavage en 1860 avait plus de chances d’être élevé par sa mère et son père dans un foyer avec deux parents qu’un bébé afro-américain né après l’élection du premier président afro-américain des États-Unis». Un paragraphe purement scandaleux qui a d’ailleurs été retiré de la déclaration depuis quelques jours mais seulement après que celle-ci ait été signée par les deux politiciens.