Pour Sarkozy, l'homophobie n'est pas un frein à la promotion

Lors d'un remaniement ministériel généré notamment par le voyage tunisien de Michèle Alliot-Marie, le Président français a nommé Gérard Longuet, ancien membre d'un groupuscule d'extrême droite et homophobe notoire, à la Défense.

Nicolas Sarkozy a eu beau jeu de justifier un nouveau ballet des ministres en évoquant les révolutions populaires au Moyen-Orient et au Maghreb lors de son intervention télévisée de dimanche soir. Après les nombreux cafouillages de la diplomatie hexagonale (le sémillant Boris Boillon en Tunisie, MAM-la-Gaffe et ses accointances avec Ben Ali, la tribune assassine dans le Monde par des diplomates sous couvert d’anonymat), il se devait de remettre un peu d’ordre en vue de l’élection présidentielle de 2012. Exit donc la Ministre des Affaires Etrangères et l’embarrassant Brice Hortefeux, sous le coup de deux condamnations pénales. Mais son nouveau casting n’est de loin pas blanc comme neige.

A l’image de Gérard Longuet qui a été dans sa jeunesse l’un des fondateurs du groupe d’extrême droite Occident (voir la photo où il apparaît aux côtés de Pierre Sidos, grande figure de l’extrême droite française). Intégrant la droite gouvernementale dans les années 80, il n’enterrera pourtant pas son idéologie aux relents pétainistes. En 2010, il critiqua notamment le choix de Malek Bouthih à la tête de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) en déclarant: «La Halde ça veut dire que la France s’ouvre aux populations nouvelles. Louis Schweitzer, un vieux protestant, c’est parfait ! Il vaut mieux que ce soit un corps français traditionnel qui se sente responsable de l’accueil de tous nos compatriotes». Deux ans plus tôt, lors d’une commission des finances du Sénat, il avait commis un amalgame plus que douteux entre pédophilie et homosexualité en s’étonnant «que l’on promeuve en effet des formes nouvelles de sexualité dans l’école et qu’on combatte en même temps la pédophilie.» (voir vidéo) Mais, en Sarkozie, le racisme et l’homophobie ne semblent pas être des motifs suffisants pour ne plus exercer des fonctions de représentation.