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Un arbitre trans fait la loi sur les terrains de foot

Valério Gama, 32 ans, arpente depuis 9 ans les stades de l'Etat du Ceará (Nord-Est du Brésil). Il ne cache pas sa seconde identité, celle de Laleska. Car la nuit, Valério est travesti.

La passion du foot lui vient vers l’âge de 15 ans. Il se sait alors déjà gay depuis 5 ans, raconte Valério Gama à la «Folha de São Paulo», qui lui consacre un portrait. D’abord gardien, Valério devient rapidement arbitre à la faveur d’une pénurie de juges auprès des équipes locales et amateurs. Il affirme que l’intégration parmi ses collègues s’est passée le plus naturellement du monde: «Ce ne sont que des hommes [sic]. Je suis le seul homosexuel. Mais ils me respectent comme si j’étais une vraie femme. Parce qu’ils savent que ce qu’ils font, je sais aussi le faire.»

Traitement de faveur
Sur le terrain, il n’a eu guère de souci à se faire respecter ou à expulser des joueurs. Et dans les tribunes, quand les autres arbitres se font copieusement insulter, Valério/Laleska bénéficie d’un traitement de faveur. «Ils traitent les hétéros de pédés ou enculés, mais moi, ils me traitent juste de voleur», rigole-t-il. Et Valério de noter qu’il y a beaucoup de gays parmi les joueurs, «mais ils sont dans le placard. Pas moi. Je dois vivre ma vie, pas montrer aux gens une chose que je ne suis pas.»

Valério confie que les choses ne se passent pas aussi facilement dans sa famille. Il est rejeté par son père, comme ses trois frères (sur huit), également homosexuels. Et dans la communauté trans de Beberibe, sa ville, il est parfois considéré avec méfiance. «Ils m’appellent bicha*-homem. Ils disent: Cette folle parle de football comme s’il était un homme. Ils ne comprennent rien au football. Je suis totalement différent d’eux.»

* «Bicha»: littéralement «bête», le terme péjoratif désignant les homosexuels passifs et les trans au Brésil.