Les inondations mises sur le dos des gays australiens
La cause des intempéries meurtrières au Queensland? Ne cherchez plus: c'est la punition de Dieu pour les «infâmes» manifestations homosexuelles, proclame une Eglise américaine.
Vingt-trois morts et une quinzaine de disparus; des milliers de kilomètres carrés de cultures détruits: les inondations dans le Queensland, au nord-est de l’Australie ne cessent de s’étendre depuis le mois de novembre, frappant depuis le début de la semaine la capitale de l’Etat, Brisbane. Un désastre de dimension «biblique», ont titré plusieurs journaux locaux et internationaux. C’est bien l’avis de certains mouvements chrétiens fondamentalistes. Ainsi aux Etats-Unis, la Philadelphia Church of God (PCG) professe que cette tragédie ne frappe pas l’Australie par hasard. On peut lire l’explication suivante dans son magazine en ligne «The Trumpet»: «Dieu a dit de cette nation rebelle qui accueille l’infâme défilé homosexuel de Mardi gras [à Sydney, ndlr.]: Leur vin est pire que celui de Sodome et des champs de Gomorrhe – à moi appartient la vengeance et la récompense car le jour de leur calamité est proche.» Se basant sur des passages du Deutéronome, le site prophétise que le désastre «ne sera pas le dernier à frapper à court terme les nations anglosaxonnes», coupables de s’être éloignées du message divin.
Le corrélation entre catastrophes naturelles et homosexualité est devenue un grand classique depuis le tsunami de 2004 en Asie du Sud-est. A l’époque, obscurantistes musulmans et chrétiens à l’unisson avaient désigné les 200 000 morts de la tragédie comme les victimes d’une punition divine contre le mariage gay et/ou le tourisme homosexuel en Thaïlande. L’année suivante, l’ouragan «Katrina» avait été également mis sur le compte de la colère divine contre les célébrations de Carnaval, très fréquentées par les gays, et transformant la Nouvelle-Orléans en «nouvelle Sodome».