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Mâle ou mal?

Mâle ou mal?

Intitulé «Papi Jauncho», le nouvel album de Maluma est dans les bacs depuis fin août. Surprise totale pour ses fans, qu’il a nombreuses et nombreux, n’en déplaise à ses détracteurs. Alors, homophobe la star du reggaeton, ou pas? On en découd avec vous.

Il est chaud, Maluma. Brûlant même. «Caliente», comme on dit en Colombie, son pays d’origine. Regard de braise, poses de sexy boy qui ne s’ignore pas, avec son style parfaitement calibré pour Instagram, il séduit tout le monde sur son passage. Adoré dans son pays où sa recette fait des miracles, il allonge les tubes plus vite que son ombre. Ailleurs, une rumeur persistante le taxe d’homophobie. Moche. Vrai? Faux? Calculons le potentiel queer du mâle alpha du reggaeton sans plus tarder.

Le protégé de Madonna

La reine de la pop n’hésite pas à le piéger dans ses filets pour la promo de son dernier album «Madame X», début 2019. Icône gay absolue avant de se faire renier par une bonne partie de la communauté, elle garde ses bons réflexes: dans le clip de leur duo «Medellín», elle vénère… le pied de Maluma. Et si tout cela n’était qu’un bon coup marketing? «Elle m’a demandé, puis-je lécher ton orteil? Je lui ai répondu, vas-y, tu es Madonna. Tu peux faire ce que tu veux!», se délecte-t-il à raconter dans les médias. Évidemment, passé à la moulinette Ciccone, Maluma a immédiatement l’air un peu moins homophobe. Mais ce n’est pas parce qu’il peaufine sa notoriété auprès de la communauté LGBTQI aux côtés de la star qu’il cautionne l’ambiguïté autour de sa sexualité. Régulièrement dans les médias, il rappelle qu’il est 100% hétéro. De crainte que l’homosexualité soit contagieuse, peut-être?

Ignoré en Moschino au Met Gala

En mai 2019, surfant sur la vague de son duo avec Madonna, il arrive sapé comme une princesse au Met Gala de New York. Généreux de sa personne, il prend la pose dans son habit de lumière devant un mur de roses, à faire passer le pianiste extravagant Liberace pour une nonne austère. Une posture stylistique «osée», surtout soldée par un flop: si Moschino fait des merveilles pour les icônes gay féminines, la recette ne prend pas pour Maluma, qui se ramasse un vent dans les médias. Lors de sa montée des marches, les flashes des photographes ne crépitent plus. C’est la décrépitude pour le playboy et son plan machiavélique d’ensorceler les gays en Moschino. Et toc.

La poupée de Donatella Versace

Dans la foulée de la nouvelle image de muse sexy internationale du chanteur, Versace récupère les restes. «Donatellisé» de la tête aux pieds dans les pages de «GQ Style», en septembre 2019, il gagne les galons qui lui manquaient pour s’élever au rang «potentiellement queer» le temps d’un shooting. Du haut de son statut revendiqué d’homme à femmes, il montre aussi qu’il ne craint plus d’être «catalogay» par une certaine presse. Un bon point pour lui, reconnaissance éternelle pour Donatella qui transforme tout ce qu’elle touche en objet du désir. Quel talent!

Macho, macho man

Ses collaborations avec Ricky Martin, Shakira et Madonna titillent les esprits concernant ses éventuelles connivences avec la communauté. Rapidement démenties par le principal intéressé. Lors d’un Q&A avec ses fans sur Instagram en février 2020, il répond: «Les gens sont stupides, non? Je veux dire, comment peut-on s’imaginer que je suis gay? Si je l’étais, j’aurais déjà fait mon coming-out. À celui qui pense encore que je le suis, je propose de me prêter sa petite amie pour qu’il puisse constater à ses dépens à quel point je suis gay.» OK, message reçu. Un brin sexiste avec ça. Moralité de ce grossier démenti, Maluma veut bien jouer les allumeuses en Versace, mais la plaisanterie ne va pas au-delà des poses sexy sur papier glacé.

Résultat 3,25

Il a beau jouer les bad boys avec ses tatouages, Maluma ne score pas bien haut en matière de «queerness». Contemplatif de ses propres abdos sur Instagram, il semble ensorcelé par l’idée de séduire. En masse. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, peu importe. Du coup, sa stratégie est de jouer au chat et la souris avec les gays, susciter le désir tout en restant insaisissable. Par contre, dès que la question arrive sur le tapis, il sort de ses gonds et pète les plombs. Naïf celui qui pense qu’il suffit de se frotter aux monuments de la mode italienne pour devenir une icône. Non, il faut surtout avoir dans le bide une bonne dose de sincérité. On nous la fait plus. Next!