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4311 Kollective fait vivre la culture Ballroom à Lausanne

4311 Kollective fait vivre la culture Ballroom à Lausanne
4311 Kollective © Margaux Corda (Exposition photographique le 31.05.25 dans Arc en Scène à Lausanne)

L’Arsenic accueille trois jours d’événements, les 29, 30 mai et 1er juin, organisés par 4311 Kollective dont le « Pride Kiki Ball ». Gratuit et ouvert à touxtes, ces événements mettront à l’honneur la culture Ballroom, née dans les communautés queers noires et latinx à New York.

Bruna et Zion ont créé 4311 Kollective en 2020 et participent à la construction de la scène Ballroom à Lausanne, d’une manière artistique, politique et communautaire. «Commencer le mois de la pride avec des personnes queers, trans, racisé·e·s, celleux qui devraient être le plus mis en avant est important», affirme Zion.

Les origines de la Ballroom Scene

Créée par des femmes trans afro-américain·e·s et latin·x à New-York, la scène Ballroom, qui s’est développée dans les années 70/80, repose sur des Balls mêlant danse, mode et parodie des normes sociales et de genre. Elle constitue aussi un refuge, un espace de résistance et de famille choisie pour les personnes LGBTQIA+, via des Houses dirigées par des mères et pères symboliques. La Ballroom scene est un acte politique et un outil d’émancipation par et pour les personnes queers racisées.

Développement de la scène à Lausanne

À Lausanne, avant 2020, deux Balls avaient été organisés par Bruna et Jason aka Hanzy, il y avait également des entraînements, des sessions mais la scène avait de la peine à prendre de l’ampleur. Depuis sa création, 4311 Kollective a organisé une dizaine de balls dans divers lieux, des salles de danse à des lieux plus institutionnels, permettant à la culture Ballroom d’avoir une vraie place dans le paysage lausannois.

Le Pride Kiki Ball et la Pride Space

Et pour ouvrir ce mois des fiertés, Le “Pride Kiki Ball” (Le Kiki Ball est une version ouverte aux personnes moins expérimentées que les «Major Balls»), invite les participant·e·x·s à porter une tenue monochrome d’une couleur du drapeau LGBTQIA+ de leur choix: «par exemple, le brun pour les personnes racisées, le noir pour les personnes décédées dans la lutte…», précise Zion, qui poursuit, «nous organisons aussi des workshops, des talks et des tables rondes en plus des Balls pour transmettre cette culture qui est principalement orale au grand public, pour être informé et plus averti en venant aux Balls».

Le 29 mai, avec «Pride Space», le collectif propose une journée pour les personnes queers avec des ateliers, un open mic/desk et un repas à prix libre. Le 30 mai, trois workshops permettront de découvrir trois catégories emblématiques des Balls.

Une famille choisie

Danseuse née au Brésil, Bruna découvre la Ballroom Scene il y a treize ans aux États-Unis. Formée à New York, elle participe au prestigieux Ball New-Yorkais le «Latex Ball» en 2013. De retour en Suisse, elle lance des entraînements, donne des cours de Voguing (dans la catégorie Vogue Fem) et développe la scène locale: «pendant six ou sept ans, je voyageais dans le monde pour avoir un contact avec cette scène, puis j’ai voulu créer une communauté près de chez moi. C’était notre rêve que ça se passe ici à Lausanne.»

Aujourd’hui, Bruna est la première et seule personne en Suisse à avoir reçu le titre de « Legend » (de la “Major Scene”), une consécration attribuée par des « icons » (acteur·ice·x·s de la scène très reconnu·e·x·s de New York) pour sa contribution majeure à la scène suisse et européenne, ainsi qu’internationalement dans sa catégorie principale “Women’s Performance” (vogue fem).

«Il y a une telle diversité dans la Ballroom Scene que ça a totalement dédramatisé le sujet de mon identité sexuelle.»

Elle est aussi « Mother » du chapitre suisse de la « House of Revlon », l’une des maisons les plus prestigieuses à l’international. Enfin, elle détient le titre de « Trailblazer », décerné à celles et ceux qui introduisent la Ballroom Scene dans un pays ou une région où elle n’existait pas encore.

Zion, dj et enseignant, découvre la Ballroom Scene grâce à sa rencontre avec Bruna. Il commence par mixer dans des Balls et fait le constat que les soirées queers où il mixait auparavant étaient souvent très blanches. Il souligne donc l’importance de ces espaces dans la construction identitaire des personnes queers racisé·e·x·s, la Ballroom Scene ayant également représenté un grand soutien durant sa transition.

Bruna raconte également ce que la scène lui a apporté: «il y a une telle diversité dans la Ballroom Scene que ça a totalement dédramatisé le sujet de mon identité sexuelle». Pour elle, ce n’est pas uniquement artistique, c’est un mode de vie partagé avec Zion et ses “kids” (personnes formées par Bruna) avec qui elle passe beaucoup de temps, de la même façon que les personnes de la Ballroom scène faisaient famille à New-York.

Transmission et perspectives d’avenir

Bruna et Zion animent également la scène lausannoise via des workshops où iels forment des DJs et des MCs (maitre·sse·x·s de cérémonie) pour officier dans des Balls et pour faire émerger une relève. «Maintenant, tout le monde travaille en synergie. Bruna a apporté sa pierre, et aujourd’hui plusieurs personnes sont en mesure d’organiser des Balls à Lausanne et la scène se développe.» détaille Zion.

4311 Kollective reste pour l’instant le seul collectif structuré à organiser des Balls à Lausanne et leur souhait pour le futur serait d’avoir un lieu fixe afin «que ce ne soit pas juste une mode, mais que ça rejaillisse en opportunités pour toutes les personnes de la communauté Ballroom», conclut Bruna. En attendant, l’Arsenic deviendra, le temps de quelques jours, un espace pour célébrer la culture Ballroom avec fierté.

Pride Kiki Ball

Dimanche 1er juin, Arsenic (Rue de Genève 57, 1004 Lausanne)
15h00 Accueil des participante·x·s – 16h00 Début du Pride Kiki Ball

Plus d’infos ici

Exposition Photo de Margaux Corda

Samedi 31 mai de 17h à 21h, **lieu tenu secret**, plus d’infos ici