La Queer Palm récompense La petite dernière

La réalisatrice et actrice française Hafsia Herzi brosse un beau portrait d’une jeune musulmane pratiquante qui s’éveille à l’homosexualité. Avec la magnifique et magnétique Nadia Melliti, prix d'interprétation féminine de ce Festival de Cannes 2025.
Il avait à choisir entre seize prétendants. Le jury de la Queer Palm 2025, présidé par Christophe Honoré, a finalement récompensé La petite dernière de Hafsia Herzi, Ce film qui questionne l’identité est adapté du roman éponyme de Fatima Daas, publié en 2020. Il raconte l’histoire d’une jeune femme issue d’une famille d’immigrés algériens, musulmane pratiquante qui grandit en banlieue parisienne avec sa mère et ses sœurs.
La réalisatrice et actrice française livre avec pudeur, évitant les clichés et les préjugés, un vibrant récit d’émancipation sexuelle et sentimentale. Aux scènes explicites de sexe, elle préfère les baisers, les étreintes, les regards, les mots. Pendant un an on suit ainsi, parallèlement à son entrée en fac de philo à Paris, l’éveil à l’homosexualité de Fatima. Elle sera marquée, après quelques tâtonnements souvent amusants, par sa rencontre avec une infirmière artiste.
Formidable incarnation
Repérée dans la rue, la lumineuse et magnétique Nadia Melliti – une vraie révélation, récompensée du Prix d’interprétation féminine – incarne formidablement cette jeune femme dont Hafsia Herzi brosse avec tendresse un portrait beau et sensible. On regrettera toutefois que, très occupée à braquer sa caméra sur son héroïne, elle en vienne à négliger les rôles secondaires, pourtant essentiels à l’épanouissement de Fatima.