La Trilogie des Queerasses: renaissance drag à Genève
Avec la Trilogie des Queerasses, le collectif genevois fondé par Frida Nipples, Eustache McQueer et Luigi The Submissive Macho signe un retour puissant et émouvant sur la scène locale. Entre performances intimes, ateliers et soirées flamboyantes, les Queerasses redonnent souffle à la culture drag à Genève.
«Je ne savais pas ce que Frida allait devenir, ni même si j’allais remonter sur scène.» Après deux ans de retrait dû à des soucis de santé mentale, Frida Nipples revient. Et pas seule. Autour d’elle, deux complices de longue date: Eustache McQueer et Luigi The Submissive Macho. Ensemble, iels forment les Queerasses, un collectif queer engagé né il y a un an avec l’envie de faire communauté, de transmettre et de défendre une scène drag vivante.
Une trilogie entre intimité et politique
La Trilogie des Queerasses se déploie en trois volets, trois soirées, trois récits profondément queer et personnels. Chaque performance s’inspire du vécu d’un·e des artistes fondateur·ice·x·s. «Ce qui nous rapproche avec Luigi et Eustache, c’est notre hypersensibilité. Nos préoccupations et nos combats sont directement liés à nos existences queer.»
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Si les titres des deux prochaines soirées restent encore secrets – « on veut garder des surprises pour notre public », sourit Frida – les dates, elles, sont déjà à noter: le deuxième chapitre aura lieu le 27 septembre, et le troisième, le 23 octobre.
Un retour né sur une scène… vide
C’est aux Salons, salle emblématique du centre-ville genevois, que tout a recommencé. «Un jour, alors que la salle était vide, je suis montée sur scène. J’ai ressenti une émotion forte, c’est comme si je respirais à nouveau.» De ce moment intime est né un projet d’ampleur, pensé pour rassembler la communauté LGBTQIA+ autour de performances mais aussi de moments de partage.
L’importance des workshops et des Baby Drags
Chaque soirée s’accompagne d’un atelier de création drag où une quinzaine de participant·e·x·s découvrent l’univers de la scène dans un cadre bienveillant. Samedi 3 mai, ce sont les Baby Drags qui partageront la scène aux côtés des Queerasses: «Pour certain·e·x·s, ce sera une première fois sur scène. C’est un moment très fort. On voulait leur offrir cette possibilité, comme j’ai moi-même eu ma chance il y a dix ans à San Francisco.»
«Un lieu rare où, en tant que personne queer, on peut exister pleinement.»
Pour Frida, ces workshops ne sont pas juste une initiation artistique: «C’est un espace de liberté, d’émancipation et de rencontre. Un lieu rare où, en tant que personne queer, on peut exister pleinement.»
Un prochain workshop est d’ailleurs prévu à la fin de l’été – les dates seront bientôt annoncées. Suivez-les sur Instagram pour ne pas manquer l’info!
Une invitée de Berlin qui bouscule les codes
Pour l’occasion, Gieza Poke, figure iconique de la scène berlinoise, sera de la partie. «C’est une drag queen inclassable, militante, DIY et complètement irrévérencieuse. Elle donne la scène à celleux qui ne l’ont jamais eue, ce qui rejoint complètement notre démarche.»
Connue notamment pour avoir créé le concours “Whole Got Talent” au Whole Festival, Gieza Poke apportera à Genève son énergie punk, politique et queer, en résonance parfaite avec la thématique du sexe-positivisme de cette première soirée.
Un rêve collectif, et radicalement queer
«Les Queerasses, c’est un rêve éveillé utopique où on embarque notre public dans nos intimités, qui feront, on l’espère, écho aux leurs.»
En replaçant les récits queer au centre de la scène, les Queerasses ne signent pas qu’un retour. Iels réinventent l’art du drag comme un espace politique, doux, puissant, et radicalement collectif.
