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Une relecture très libre du mythe de Carmen signée Benjamin Millepied

Une relecture très libre du mythe de Carmen signée Benjamin Millepied

Le danseur et chorégraphe fait de son héroïne en quête de liberté une migrante mexicaine clandestine, dans une version moderne qui manque de lyrisme... et de danse.

Un voyage sensoriel sur fond de tragédie antique, de sang, d’amour, de ballets et de chants éthérés. C’est ce que veut nous donner à voir et à entendre Benjamin Millepied. Dans son premier film, le danseur étoile et chorégraphe s’attaque à son tour audacieusement au mythe de Carmen, en proposant une vision très libre. très éloignée de la nouvelle de Prosper Mérimée et de l’opéra de Bizet.

Dans cette relecture moderne, personnelle, il situe d’abord l’action non pas à Séville mais à la frontière mexicaine. Et fait de son héroïne en quête de liberté (Melissa Barrera) une migrante clandestine anxieuse de rejoindre les États-Unis après le mystérieux assassinat de sa mère, impressionnante danseuse de flamenco.

La belle rebelle en fuite tombe rapidement sur des patrouilleurs américains. Immédiatement sous le charme de la fougueuse mais farouche Carmen, le séduisant Aiden (Paul Mescal) lui sauve la vie en tuant l’un de ses compagnons d’armes. Liés par ce drame, traqués par la police, les désormais amants maudits se lancent dans une course effrénée. Ils trouveront refuge à Los Angeles dans un cabaret tenu par Masilda, la tante de Carmen, incarnée par la toujours spectaculaire Rossy de Palma, à l’extravagante allure sorcellaire.

Des ballets au compte-gouttes
Après ses interventions chorégraphiques dans Black Swan, de Darren Aronofsky, on imaginait une toute autre version, marquée par le lyrisme, la danse et la musique. Mais Benjamin Millepied tarde à faire décoller son film au scénario finalement banal et au récit approximatif, ses préférences allant aux décors, aux images raffinées et au travail sur la lumière.

Dans ce film d’art en forme de road movie étrange mâtiné de polar improbable, il faut donc bien patienter trois quarts d’heure, après le solo de flamenco exécuté par la mère de Carmen pour accueillir ses meurtriers, pour qu’arrivent les scènes tant attendues. Explosives, elles sont esthétiques, intenses et dynamiques, mais on déplore leur parcimonie.

De même, on regrette la relation un peu artificielle entre Melissa Barrera, actrice mexicaine connue pour ses rôles dans la saga Scream, et Paul Mescal, découvert dans la série Normal People. Ce Carmen n’est, somme toute, qu’un coup d’essai, qui en agacera certains, mais qui en fascinera d’autres, qui y verront un spectacle tout simplement magique.

Dans les salles de Suisse romande dès demain, mercredi 14 juin.