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Le pamphlet cinglant du militant Spike Lee

Le pamphlet cinglant du militant Spike Lee

Avec «BlaKkKlansman», le réalisateur se livre à une charge violente, teintée d’un humour féroce, contre le racisme, l’extrême-droite et le président Donald Trump.

De retour en compétition au dernier Festival de Cannes 27 ans après Jungle Fever, Spike Lee, 61 ans, a décroché le Grand Prix du jury avec son film basé sur la folle et véridique histoire de Ron Stallworth. Au début des années 70, en pleine lutte pour les droits civiques, des émeutes raciales éclatent dans les grandes villes des Etats-Unis. Premier officier afro-américain du Colorado Springs Police Department, Ron Stallworth (John David Washington, le fils de Denzel) décide d’infiltrer le Ku Klux Klan pour en dénoncer les exactions.

Se faisant passer au téléphone pour un extrémiste, il entretient un rapport privilégié avec le Grand Wizard du Klan, David Duke, et est invité à en intégrer la garde rapprochée. Mais gros problème, vu sa couleur… Son collègue juif Flip Zimmermann (Adam Driver), prendra alors sa place et apprend qu’une opération meurtrière se prépare. Ensemble, ils vont tenter de la faire échouer…

Les deux compères sont irrésistibles dans ce polar politique, charge cinglante contre le racisme, l’extrêmedroite et Trump. D’un humour férocement militant, il flirte avec la comédie mais se termine tragiquement avec la dénonciation des événements violents de Charlottesville, en Virginie, le 12 août 2017. Il montre ce moment terrible où la voiture d’un suprémaciste blanc percute volontairement des militants antiracistes, provoquant la mort de Heather Heyer, 32 ans. Spike Lee ne se gêne pas pour dresser, dans «BlakkKlansman», un parallèle entre David Duke et Donald Trump, lorsque le leader du Klan dit vouloir rendre sa grandeur à l’Amérique! Il s’est par ailleurs livré à une attaque en règle contre le président américain lors de sa conférence de presse.

Réveiller les consciences
« La mort de Heather Heyer est un meurtre. Et nous avons un type à la Maison Blanche – dont je ne prononcerai pas le nom – qui, à un moment décisif aurait pu choisir l’amour contre la haine. Mais ce fils de pute n’a pas osé dénoncer le Klan et ces salopards de nazis… On parle de démocratie, mais c’est de la foutaise dans un pays bâti sur l’esclavage. Et ces conneries ne se passent pas seulement aux Etats-Unis c’est partout dans le monde. On ne peut rester silencieux. J’appelle les gens à se réveiller. On a tendance à rester passif, le monde va à l’envers, on marche sur les mains.»

« Il faut réécrire l’histoire avec ce film. Je suis porteur d’espoir », dit encore Spike Lee. « J’espère qu’il sera distribué dans le monde entier, dans des pays où sévit l’extrême-droite. Je veux éveiller les consciences, secouer les gens, créer une discussion autour du racisme.»

» Sortie le 22 août