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«Love, Simon», révolution romantique

«Love, Simon», révolution romantique
Alexandra Shipp, Nick Robinson et Katherine Langford.

Hollywood élargit son horizon avec cette première comédie romantique gay adolescente. Signée Greg Berlanti, c’est une étape importante.

Pas facile de faire son coming out. Surtout lorsqu’on a 17 ans. Comme Simon (Nick Robinson), qui cache son secret à sa famille et à ses amis. Son seul confident c’est Blue, mystérieux camarade de classe avec qui il entretient une correspondance en ligne sous pseudonyme et dont il tombe amoureux. Mais un autre élève découvre leurs messages et fait chanter Simon, menaçant de révéler sa vraie orientation s’il ne l’aide pas à conquérir l’une de ses amies.

Signé Greg Berlanti, ouvertement homosexuel, marié et papa d’un petit garçon, «Love, Simon» est adapté du roman à succès de Becky Albertalli. Il s’agit de la première comédie romantique gay adolescente produite par un grand studio avec diffusion massive. Contrairement par exemple, au récent «Call Me By Your Name», destiné à un public de niche.

Ultraclassique, et assumé
D’où son côté unique. Elargissant l’horizon hollywoodien, «Love, Simon» représente une étape aussi importante pour l’inclusion LGBT que l’a été «Black Panther» pour la diversité raciale. Xavier Dolan a dit tout le bien qu’il en pensait sur Instagram. Non pas tellement en ce qui concerne la qualité cinématographique de l’œuvre que pour son important message à l’intention des jeunes gays dans le monde, hésitant à se dévoiler. Brassant les thèmes de l’amour, de l’amitié, de la trahison, ce feel good movie attendrissant et amusant, avec notamment quelques caractères irrésistibles, reste ultra classique et consensuel dans sa forme.

Mais c’est ça l’idée. Traiter cette histoire en banalisant l’homosexualité d’une façon presque subversive. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres films, Simon n’a pas à vivre des drames dans un milieu hostile. Il évolue au contraire dans un univers idéalisé où non seulement la diversité culturelle, religieuse et raciale va de soi, mais où tous les personnages lui manifestent une profonde sympathie.

Nick Robinson sidérant de naturel
Et pourtant, l’adolescent a du mal à sortir du placard, sachant que son existence ne sera plus pareille après. En dépit de parents et d’amis compréhensifs, prêts à l’aider à en vivre une nouvelle. Cela montre que malgré l’évolution des mentalités, tous les combats pour l’égalité ne sont pas gagnés. Certes l’auteur refuse à l’évidence de choquer, évoquant des sujets graves comme la peur du rejet, le chantage, l’intimidation en les édulcorant, gommant la violence homophobe. Du coup son film manque d’intensité et de piquant, mais il n’en fait pas moins œuvre utile. Et les interprètes sont excellents, à commencer par l’atout majeur Nick Robinson, adorable et sidérant de naturel.

» Dès aujourd’hui dans les salles