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Bertrand Mandico joue avec les genres

Bertrand Mandico joue avec les genres

Le réalisateur français propose une délirante et fantasmagorique épopée romantico-érotico-queer pour son premier long métrage, «Les garçons sauvages».

Nous sommes au début du XXe siècle. Cinq exaspérants et jolis ados de bonne famille aux pulsions violentes tuent sauvagement leur professeure de théâtre. En guise de punition, leurs parents les confient à un redoutable capitaine hollandais pour une croisière durement répressive sur un voilier.

Prisonniers, enchaînés, sous le joug du tyrannique et sadique commandant de bord, les garçons semblant sortis d’un film de Cocteau, se rebellent et finissent par échouer sur une île mystérieuse. Tout y est sexe et plaisirs insoupçonnés que procurent une végétation luxuriante, turgescente, invitant à la débauche et propre à la métamorphose…

Fantasmagorie
Avec «Les garçons sauvages », son premier long-métrage, le créatif, provocateur, sulfureux et sensuel Bertrand Mandico propose une délirante et fantasmagorique épopée romantico-érotico-queer. Mêlant un récit d’aventure à la Jules Verne bourré de références à un cinéma hyper branché à l’esthétique baroque.

Du noir et blanc somptueux pour ce conte initiatique lascif, dont la grande idée est d’avoir confié les rôles des cinq éphèbes à des actrices au look androgyne : Pauline Lorillard, Vimala Pons, Diane Rouxel, Anaël Snoek, Mathilde Warnier. Elles sont parfaites dans leur numéro de transformistes, destiné à mettre en cause une prétentieuse virilité dans un questionnement et un jeu autour de la sexualité et de l’identité des personnages.

Iconoclaste
Travaillant ainsi sur les corps et le désir, le réalisateur français nous emmène dans un voyage hallucinogène, sensoriel, onirique, transgessif, et transgenre à tous égards. On pourrait certes reprocher à la mise en scène de virer au maniérisme au fil de l’intrigue. Une réserve toutefois mineure pour cet opus iconoclaste si singulier et si heureusement détonnant dans la cinématographie française ambiante.

» Projection à Genève au cinéma Empire, le jeudi 8 mars à 21h15, en présence des comédiennes Elina Lowensohn et Nathalie Richard. «Les garçons sauvages» passe également au Cinéma Bellevaux à Lausanne ainsi qu’à l’ABC de la Chaux de Fonds.