Le casse du siècle
Personne ne l’a vue venir. «La casa de papel», une petite bombe espagnole redoutablement efficace, à découvrir sur Netflix.
Peu de séries passent avec succès la frontière espagnole. Par chance il y a toujours des exceptions à la règle. Grâce au bouche-à-oreille, «La casa de papel» («La maison de papier») casse la baraque. Diffusée en 2017 sur la chaîne Antena 3, la voilà dans une version raccourcie sur Netflix (deuxième et dernière saison disponible en streaming).
Nous voilà donc plongés dans une histoire de braquage rarement égalée au cinéma, même si «Ocean’s Eleven» est très bien. Direction la Maison royale de la Monnaie à Madrid où il est question de s’emparer de plus de 2,4 milliards d’euros, en l’espace de 11 jours chrono. Et cela sans verser une goutte de sang, ni de voler qui que ce soit. Ce plan a été planifié par un surdoué répondant au nom de El Professor. C’est lui qui recrute huit malfaiteurs n’ayant plus rien à perdre dans la vie.
Tous sont spécialisés dans un domaine spécifique. Tous sont dotés de surnoms (Tokyo, Nairobi, Río, Moscou, Berlin, Denver, Helsinki et Oslo). Tous vont surveiller 67 otages condamnés à être coopératifs. Tous enfin devront respecter les consignes du professeur. Il mènera les opération à distance et à l’extérieur de la Maison royale de la Monnaie, là où il devra également gérer la commissaire en charge de l’affaire, une femme plongée dans un milieu d’homme qui doit jongler avec une situation professionnelle tendue et avec des problèmes privés. Et c’est parti pour plusieurs heures de visionnement.
Flou artistique
A chaque épisode, des erreurs. A chaque épisode, des solutions. Les informations sont distillées au compte-goutte dans un flou artistique qui ne cesse de brouiller les pistes. Qui piégera qui ? Les flics ou les voyous ? Il est souvent difficile de déjouer les rebondissements prévus par les scénaristes. Surtout quand tout ne se passe pas exactement comme prévu.
Avec un casting cinq étoiles, des caractères parfaitement dessinés, une intrigue sous haute tension, un suspens maitrisé sans éléments trop excessifs, «La casa de papel» est d’une rare intelligence. Si vous accrochez, vous vous en mordrez les doigts. Car il vous sera quasiment impossible de ne pas regarder les 19 épisodes qui composent cette série menée à une vitesse folle.