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mer 15 mai - sam 25 mai

Folie sur la Croisette

C’est parti pour la 67e grand-messe de la pellicule. Pendant douze jours, entre stars et paillettes, la célébration grandiose du cinéma le dispute à la méga foire aux vanités.

Depuis sa création le 20 septembre 1946 après une tentative avortée en 1939 pour cause de guerre mondiale, et sa tenue en mai depuis 1952, le Festival de Cannes est devenu le plus important de tous les rendez-vous cinématographiques. Se faisant l’écho de ce qui compte dans le genre, de la découverte du néoréalisme à la nouvelle vague, en passant par le mythe Bardot, le mariage de Grace Kelly, l’ensemble émaillé de polémiques et de scandales divers.

Sur grand écran au fil des ans, La Dolce Vita de Fellini a choqué, à l’instar de La grande bouffe de Ferreri, de Crash de Cronenberg, de La haine de Kassovitz ou d’ Irréversible de Noé. Sans oublier Antichrist de Lars Von Trier qui a fini par se faire chasser de la Croisette après avoir déclaré éprouver, il y a deux ans, « un peu de sympathie » pour Hitler. Il y eut aussi le doigt d’honneur de Tarantino à une spectatrice qui n’aimait pas Pulp Fiction ou encore le sein de Sophie Marceau s’échappant malencontreusement de son corsage. a donner le vertige Mais le Festival de Cannes ce sont aussi des chiffres qui donnent le vertige. Deuxième manifestation la plus couverte par les médias après les jeux Olympiques et dont le budget se monte à vingt millions d’euros, elle compte quelque 5000 journalistes, plus de 300 équipes télé et près de 28 000 professionnels de la branche accrédités.

Côté cinéma, plus de 90 longs-métrages sélectionnés dans les différentes sections (Compétition, Un Certain Regard, Semaine de la Critique, Quinzaine des Réalisateurs). Au Marché international, couvrant une surface d’exposition de 13 000 m2 où se pressent 10 000 participants d’une centaine de pays et 600 exposants, c’est l’escalade avec environ 5000 films proposés, à raison de 1500 projections dans 34 salles. Le chiffre d’affaires avoisine les 800 millions d’euros.

Sur la Croisette celui engendré par l’activité du festival se monte à 200 millions, entraînant la création de 3000 emplois directs. Rien que les retombées médiatiques sont estimées à 40 millions d’euros supplémentaires. Inutile de préciser que les prix flambent pendant ces douze jours. L’une des plus belles suites de la Croisette, à l’hôtel Majestic, avec piscine privée dominant la baie, coûte 39 000 euros la nuit. La Sean Connery du Carlton fait presque pauvrette avec ses 380 m2 pour 20 000 euros. Le festivalier moyen, vous et moi en quelque sorte, se loge dans des chambres minuscules, au prix multiplié par trois pour l’occasion. Cela va de 160 euros pour un deux étoiles avec vue sur les poubelles ou la gare, à 800 euros pour pas grand-chose de mieux. Et avec la quasi obligation de rester pendant toute la durée, ce qui donne une idée du coût exorbitant de l’exiguïté. On ne s’étonnera pas que les hôteliers cannois réalisent 15 % de leur chiffre d’affaires annuel au cours de la période, avec 85’000 nuitées.

Les restaurants ne sont pas en reste. Pour résumer et en exagérant à peine, beaucoup vous mettent la courgette au prix du caviar. Quant au caviar… Eh bien on oublie.

La compétition mise sur des valeurs sûres

Xavier Dolan et Bertrand Bonello sont en lice pour la Palme d’Or aux côtés de Jean-Luc Godard, David Cronenberg ou Ken Loach.

Des stars, du glamour, des surprises, de l’exigence pour la vingtaime de films qui visent la récompense suprême. Un concours marqué, selon le directeur artistique Thierry Frémeaux, par une «certaine audace» et où «le classicisme côtoie la modernité».

Parmi les auteurs, le prodige québécois Xavier Dolan propose Mommy, l’histoire d’une femme qui hérite de la garde d’un enfant difficile ayant déjà fait le tour des institutions. De son côté, le Français Bertrand Bonello, rival de Jalil Lespert dans la guéguerre censée les opposer, présente son Saint-Laurent. Il raconte, entre 1965 et 1976, la décade prodigieuse du célèbre couturier sur le plan artistique et sa chute sur le plan personnel. Avec Gaspard Ulliel et Jérémie Rénier. Tandis que deux femmes s’alignent en concours, la Japonaise Naomi Kawase (Deux fenêtres) et l’Italienne Alice Rohrwacher (La merveille), ce cru 2014 voit le retour de Jean-Luc Godard, avec un film tourné en 3D Adieu au langage et celui du Canadien Atom Egoyan avec Captive. Quant aux frères Dardenne, choisis pour Deux jours, une nuit, ils sont en mesure de battre le record de Palmes d’Or. En vedette chez les deux Belges, Marion Cotillard.

Mais il faudra compter avec d’autres valeurs sûres comme le Canadien David Cronenberg (Maps to the stars), les Britanniques Mike Leigh (Mr Turner) et Ken Loach (Jimmy’s Hall), les Français Olivier Assayas (Sils Maria) et Michel Hazanavicius (The Search) dont on rappelle le carton aux Oscars et aux Césars avec The Artist. Sans oublier le prix d’interprétation sur la Croisette pour son héros Jean Dujardin. A noter également, neuf ans après son premier film Trois enterrements qui lui avait valu un prix d’interprétation, la réapparition de Tommy Lee Jones, derrière et devant la caméra, avec un western dans la plus grande tradition du genre, The Homesman, où Hilary Swank lui sauve la vie. On y rencontre aussi Meryl Streep dans un second rôle.

Seize films dans la section Un certain regard, avec notamment Lost River, le premier du sulfureux Ryan Gosling, quatre longs-métrages hors compétition, huit séances spéciales ou de minuit complètent cette sélection officielle, comptant au total une cinquantaine d’opus. EC