Lausanne

Grande rencontre des parentalités queers

sam 27 avril - dim 28 avril
Lausanne

Happy Birthday, GT’s!

sam 27 avril, 19:00
Genève

Goudoux Manif

ven 26 avril, 19:00
Lausanne
#non mixte

Zeus

sam 4 mai, 21:00

Sohn d’ombres

Il a quitté la frénésie londonienne pour la mélancolie viennoise. Sohn, producteur electro dont nul ne sait le nom, impose son mystère, ses brumes et ses synthétiseurs.

«Personne ne sait», aime-t-il dire aux journalistes. Une histoire de distance à soi. Une peur de sa propre ombre. Personne, dans la sphère médiatique, ne sait le vrai nom de Sohn, auteur/ compositeur/producteur abonné aux mélancoliques anonymes. A peine une année après ses premières apparitions publiques, notamment dans les méandres du tentaculaire festival Pukklepop, en Belgique, mais aussi au Zurich Open Air, rassemblement alémanique aux nobles ambitions, le Londonien d’origine sort un album solo, «Tremors», évidemment autoproduit. Voilà plusieurs mois déjà que les entrelacs vocaux des titres «The Weel» et «Lessons», mariés à des rythmiques saisies au pouls d’ordinateurs sous anxiolytique, infusent leurs sortilèges sur la Toile et les réseaux sociaux.

Une rupture, tout d’abord. Sohn a choisi de quitter les trépidations de la capitale britannique pour installer son écosystème de synthétiseurs analogiques et de softwares sorciers au creux des vieilles pierres autrichiennes. A Vienne plus exactement, ville plus lente, plus organique, où se côtoient les splendeurs passées du Staatsoper, les chairs bleuies du peintre Schiele et une scène nocturne articulée autour du club Praetersauna, tout en subwoofers, bassins réaffectés et néons verticaux. «Je me suis détendu. C’est comme si mon esprit pouvait s’autoriser la lenteur nécessaire pour produire une musique en paix avec elle-même», disait-il récemment à lonodonstereo.com.

Spleen idéal
Cet exil sonore se goûte comme une étrange alchimie entre les langueurs froides de l’électronique germanique, batteries aux granulés mats et subtils, nappes aquatiques de claviers appliquées comme des glacis, et une forme de R’n’B minimaliste teintée de trip-hop venue du monde anglo-saxon. L’influence de Björk et de Radiohead période «Kid A» est palpable. «Kid A» est l’album qui m’a ouvert à la musique électronique. C’était réellement inspirant d’entendre un groupe indie créer de la musique avec des sons auxquels j’avais accès.» A l’époque, Sohn oscille entre plusieurs formations «assez calamiteuses». Rapidement, il réalise qu’il est «plus facile de faire faire ce qu’on veut à des machines qu’à des gens». Spleen, idéal, et solitude des samplers.

Sur ces paysages torpides et hypnotiques, Sohn laisse planer une voix flûtée, suspendue, un souffle oblique qui jette une lumière fragile et belle. «Je ne voulais pas faire un album qui soit trop sombre, qui manque d’air. Un album est comme une grande maison: si on n’ouvre aucune fenêtre, elle ne peut pas respirer. J’ai voulu ouvrir grand les fenêtres.»

Ce qu’on voit au dehors? Forêt granitique et moussue, puissante comme dans un film de Lars von Trier, une nature hautement photogénique dont on retrouve les signes distinctifs au fil d’une communication visuelle qui place Sohn à mi-chemin entre objet hipster et basculement mainstream. Prodigue et prometteur, cet enfant de son temps sait naviguer entre alternative et plateformes de première visibilité: remixeur sans pareil, il a travaillé autant pour la super-sirène Lana del Rey que pour l’étoile montante (filante?) de la Côte Ouest, Banks. Puissent son pseudonyme et son anonymat le protéger, comme il aime à le dire, des mauvais egotrips et des périls du buzz. Au nom du fils…

Sohn, «Tremors», disponible le 7 avril. Live le 21 avril à Zurich (Papiersaal).

Rattrapages
Les sorties que vous avez (peut-être) manqueés

JD Samson & Men Labor JD et ses punkettes avec ou sans moustache remettent une couche d’electroclash passée au fer à friser. La formule n’est pas franchement révolutionnaire, mais donne toujours envie de danser, de revendiquer et de porter des marcels.

Mondkopf Adès Le Français, ancien prodige de l’Intelligent Dance Music, revient avec 10 titres plus dark, plus abrasifs, quelque part entre electro, ambient et délire prog. Avis aux amateurs.

Connan Mockasin Caramel L’elfe néo-zélandais confirme dans ce second opus son goût pour une pop psychédélique qui ne sacrifie rien au song-writing. Délicieusement inclassable.