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Tournez manège!

Prix des écrivains genevois 2013, la nouvelle pièce de Manon Pulver, «Un avenir heureux», sera jouée du 28 janvier au 16 février à Genève.

Il y a d’abord un théâtre, le Grütli, et quatre comédiens, réunis par Nathalie Cuenet, pour sa première mise en scène. Une pièce est alors commandée à Manon Pulver, qui, fidèle à sa plume, nous offre «Un Avenir Heureux», une comédie pour quatre acteurs et huit personnages. Ces derniers en proie à la midlife crisis sont pris dans la moulinette du temps qui passe et des exigences de plus en plus absurdes de la vie contemporaine. Ils se trouvent acculés par l’urgence de faire face, vite et bien si possible.

Mais comment tenir son «rôle» lorsque tout se met à tanguer? Chacun fait de son mieux, mais la machine s’emballe, les choses comme les gens se précipitent.

Au centre de la scène trône une porte à tambour dans laquelle les personnages sont emportés et se lancent comme dans un manège devenu fou. La question de l’identité est ici posée sous un angle théâtral et ludique. Sommes-nous vraiment ce que nous sommes? Psy, restaurateur, physio, voyante, journaliste, ou encore mannequin… Il tient souvent à si peu de chose que nous jouions au monde un autre personnage.

Regard plein d’indulgence
Dans la pièce, chaque acteur tient deux partitions, jusqu’à l’échappée finale. Une performance assumée avec brio par Céline Goormaghtigh, Attilio Sandro Palese, Christian Scheidt et Pascale Vachoux. Manon Pulver pose un regard plein d’indulgence sur ces êtres ballottés par l’existence; personne ne fait juste ou faux. Scrutée également, la société et son regard parfois cruel sur les «plus de 45 ans». Ces figures qui défilent, c’est aussi l’occasion de réfléchir à ce qui nous construit et nous défait, ce qui nous mène où nous sommes aujourd’hui.

La pièce «Un avenir heureux» est à découvrir au Théâtre du Grütli du 28 janvier au 16 février (relâche le lundi). Rés. reservation@grutli.ch ou au +41 22 888 44 88.
»www.grutli.ch

Trois questions à Manon Pulver

«Un avenir heureux», il y a une part d’ironie?
– Oui et non, cela dépend de ce que l’on entend par ironie. En tout cas je dirais qu’il y a une part d’humour, en le considérant comme une façon d’allier la lucidité et la bienveillance. Ce regard rieur sur les choses qui les rend plus supportables et plus gaies, sans pour autant en être dupe. C’est pour cela que j’ai voulu une comédie sans cynisme, c’est important pour moi. Pour moi les vraies comédies ne sont jamais cyniques. Un Avenir Heureux, c’est un titre autant qu’un espoir. Car la pièce ne parle finalement que de cette aspiration que nous avons tous en nous, et des moyens, plus ou moins réussis, que nous mettons en œuvre pour y parvenir.

Comment est né ce texte?
– J’avais cette envie de parler de ce moment, vers la fin de la quarantaine, qu’on appelle midlife crisis. On a toujours un fort appétit de vivre, mais on sait aussi que tout n’est plus possible, qu’on est pas capable de tout. Face à nos choix, on vit alors avec la sensation de ne plus avoir droit à l’erreur. Cela devient très important de ne pas se tromper. Nathalie me demandait une comédie pour quatre acteurs avec qui elle voulait travailler. Par chance, elle était très partante pour ce sujet. Je me suis dit aussi que j’allais travailler pour quatre acteurs, mais qui joueraient davantage de personnages.

Pourquoi ces doubles personnages?
– Je n’avais pas envie de mettre en place une situation fermée, comme le face à face de deux couples par exemple, j’avais envie de démultiplier un peu les combinaisons. Je voulais mettre en jeu ces choix que nous avons à faire, avec les facettes de nos personnalités. Tout ce qu’il faut lâcher aussi pour devenir soi. Je voulais une comédie qui soit indulgente sur le fait que l’on peut tous être un «raté», ou un «réussi», et qu’on le sait, qu’on porte toujours en nous un peu les deux hypothèses, voire bien davantage. et puis j’aimais qu’un comédien doive endosser concrètement deux personnalités.