Les sexualités jettent la culotte
Les 8, 9 et 10 mars aura lieu à Lausanne la Fête du slip, festival des sexualités. Un événement queer sex positif comme on aimerait en voir plus souvent en Suisse romande.
Stephane Morey passe une année à Berlin pour un mémoire en science sociale. Il fréquente la scène queer bouillonnante de la capitale. A son retour, baigné de ces énergies, il a l’idée folle de créer un festival queer sex positif à Lausanne. Rejoint par sa sœur, Viviane, dans son entreprise, ils imaginent ce qui deviendra la «Fête du slip».
Un festival qui prend le parti de célébrer les sexualités quelles qu’elles soient. «Une sexualité est valide pour nous dès qu’elle est définie comme telle par la personne qui la pratique», nous dit Viviane Morey. Un festival des sexualités pour célébrer les différences et mettre un accent positif sur ce qui est souvent tabou ou perçu comme dérangeant. Néophytes en matière d’organisation de grande manifestation, ils prennent contact avec le Bourg, ancien cinéma devenu salle de spectacle lausannoise. Le Bourg est séduit par le projet et conseille alors aux deux organisateurs de faire un premier événement histoire de prendre la température du public.
Préliminaires
Une soirée a donc lieu le 8 mars 2012. Au programme: lecture à la librairie Humus dont l’arrière salle est vouée à l’érotisme, projections et concert au Bourg. L’affluence d’un public venant de tous horizons conforte les organisateurs dans l’idée qu’à défaut d’offre, une véritable demande existe. L’association «la fête du slip» est alors fondée et son comité de quatre personnes (Stéphane et Viviane Morey, Mélanie Deflon et Lisa Skory) monte un véritable festival pour 2013.
Et le projet est fou: c’est avec un soutien financier de 2000.– de la fondation Emilie Gourd que tout devra se jouer. Le Bourg, le Zinéma et la librairie Humus deviennent partenaires de l’événement et participent, eux aussi, à rendre les choses financièrement réalisables. Enfin, des appuis moraux et symboliques tels que ceux du Lausanne Underground Films Festival (LUFF) ou de Slutwalk fortifient les quatre organisateurs.
Performances
Le festival est né. L’édition 2013 se déroulera donc à Lausanne du 8 au 10 mars au Bourg, au Zinéma et à la librairie et galerie Humus. Durant trois jours, les festivaliers pourront assister à un programme riche et varié.
Il y aura des projections, rendant au Bourg sa fonction première, parmi lesquelles les spectateurs découvriront des documentaires, des fictions et aussi des «pornos critiques». A la librairie Humus, se tiendront des lectures et des expositions ainsi que des vernissages de magazines et d’éditions spéciales «Fête du slip». Plusieurs artistes seront présents et proposeront diverses performances ayant trait à la sexualité ou à l’image que nous nous en faisons. Des ateliers pour les enfants seront aussi mis en place, frange de la population souvent oubliée quand il s’agit de sexualité, mais à laquelle Viviane Morey est particulièrement attentive, elle qui se forme pour devenir intervenante en éducation sexuelle.
Enfin, histoire de ne pas oublier de faire la fête, des concerts live électro et des soirées dansantes auront lieu au Zinéma comme au Bourg. Au final s’annoncent trois jours de célébrations de la sexualité sous toutes ses formes. Rendez-vous est donc pris, on ne le répétera pas assez, du 8 au 10 mars à Lausanne pour la Fête du slip.
Programme et infos complémentaires sur www.lafeteduslip.ch
A ne pas manquer…
» Vendredi 8 mars au Zinéma.
Vernissage de la gazette érotique «SoSoSo magazine», magazine érotique où esthétisme et réalité se confrontent aux fantasmes, aux désirs et aux interdits.
» Samedi 9 mars au Café-Théâtre le Bourg.
La performeuse et contorsionniste Marianne Chargois sera présente à la Fête du slip avec «Beautiful days». Une performance née de l’envie d’approcher des pratiques sexuelles non-normatives telles que le nursing et les adults baby-play. L’érotisation des mémoires de la petite enfance et des attentions parentales qui l’accompagnent.
» Du 8 au 10 mars à la Galerie Humus.
«??», expositions de photos de Chris Mettraux. En utilisant des procédés anciens, l’artiste met en scène et révèle la sensualité de corps ficelés, contraints.
