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Jodie Vision

Retour sur le coup de théâtre des Golden Globes. Récompensée pour l’ensemble de sa carrière, Jodie Foster a enfin fait son coming out, à 50 ans. Trop tard et trop peu enthousiaste, d'après certains commentateurs gay.

Dimanche 13 janvier 2013, pendant qu’une partie de la France touchait le fond dans une navrante manifestation contre le mariage pour tous menée par une Frigide Barjot visiblement cramée par des années d’excès de drogue, un vent nettement plus clément soufflait du côté de Los Angeles. Lors de la remise de sa statuette à la cérémonie des Golden Globes pour l’ensemble de sa carrière, Jodie Foster – radieuse à 50 ans – se lançait dans un discours poignant qui allait faire couler le maquillage sur les visages des stars médusées dans l’audience.

Au détour de son speech, Foster n’omettait pas de remercier, dans un pudique élan, «l’un des plus grands amours de sa vie, son héroïque co-parent, ex-amoureuse et âme sœur, confesseur, sa meilleure amie pendant 20 ans, Cydney Bernard.» Et clap, un coming out en bonne et due forme, mieux que dans les rêves les plus fous des organisateurs de la soirée glamour hollywoodienne. Une séquence émotion en live comme la télé tente vainement d’en fabriquer.

Sauf que là, c’était pas du tout cuit, la sincérité de l’actrice crevait l’écran. Surtout, le pudique et publique coming out de Jodie avait quelque chose d’étrangement précurseur. Sans violon ni scandale, sans plan com’ ni bubble-gum, comme d’autres stars gay l’ont fait avant elle. L’actrice réclamait son droit à la vie privée en même temps qu’elle sortait du placard. En gros, c’était «OK, je vous le dis publiquement une fois pour toutes, même si cela ne regarde que moi et mes proches».

Tollé sur la Toile
Jodie Foster a ému presque tout le monde ce jour-là. Presque, sauf la communauté LGBT qui s’est aussitôt indignée sur internet aux Etats- Unis, estimant que sa sortie du placard était trop rabat-joie. «J’aurais pu faire un discours solennel. Mais en fait, j’ai fait mon coming out à l’Âge de Pierre, a-t-elle déclaré. À cette époque d’un autre temps où une jeune femme se confiait à ses amis, sa famille, ses collègues et ensuite, petit à petit, à tous les gens qu’elle connaissait et qu’elle rencontrait. Mais aujourd’hui, on me dit que toutes les célébrités doivent étaler leur vie privée dans les médias, pour un parfum ou une émission de télé-réalité.»

Sa déclaration n’avait rien de révolutionnaire, puisque tout le monde pensait qu’elle assumait son homosexualité au grand jour depuis longtemps. Mais elle a craqué sous la pression. Parler pour éviter le «outing» agressif pratiqué il y a quelques années sur certains de ses confrères dans des médias américains. Déclarer pour ne pas voir sa vie privée jetée en pâture dans la presse à scandale. Céder à la dictature du coming out pour qu’on lui foute la paix. S’exprimer en faveur d’une cause pour retrouver sa liberté. Il n’y a certainement pas de coming out mieux réussi que d’autres, mais certains marquent plus. Pour toutes ces raisons, celui de Jodie Foster fait partie de ceux qu’on n’est pas prêt d’oublier.