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L’irréversible coming-out de Sherlock Holmes

125 ans après sa naissance, le détective semble rangé au rang des icônes gay. Au grand désarroi des acteurs d'une nouvelle série télé qui tente de se distancer de la veine homoérotique exploitée au cinéma.

«Blague à part, il n’y a pas d’amour et rien de sexuel entre eux! Le problème avec ces blagues, c’est qu’en alimentant les fantasmes de quelques uns, elles enflamment l’imagination du plus grand nombre.» Benedict Cumberbatch, qui interprète Sherlock Holmes dans une nouvelle série de la BBC, soupire. Répondant aux questions du «Daily Telegraph», l’acteur semble un tantinet agacé par les questions sur l’homosexualité présumée du héros de Conan Doyle. De fait, en préparant son rôle, il raconte être tombé sur quantité de «fan fiction bizarre» sur internet, allant de la nouvelle au manga. «Certaines sont marrantes, d’autres sont purement sexuelles.»

Comment ce grand classique de la littérature british en est-il arrivé là? Selon le quotidien, qui est allé interroger des spécialistes du détective de Baker Street, le mythe d’un couple homo Holmes-Watson est parti d’une phrase innocente d’un des opus de la série. Dans «La figure jaune», une nouvelle de 1893, on peut lire que les deux hommes «se connaissent intimement» – une intimité bientôt interprétée comme une allusion à une idylle cachée. Et le malheureux Conan Doyle n’a pas aidé à dissiper les rumeurs, décrivant son héros, roman après roman, comme désespérément asexué.

Flamboyant
L’adaptation au cinéma signée Guy Ritchie, en 2009, n’a pas manqué de jouer avec ces spéculations croustillantes, surtout dans l’atmosphère puritaine de l’Angleterre victorienne. Ainsi Robert Downey Jr, dans le rôle-titre, prend-il un malin plaisir à pousser l’ambiguïté à son maximum, soulignant lors d’interviews que le héros et son faire-valoir (Jude Law) s’exerçaient à la lutte et partageaient le même lit. Des remarques qui avaient, à l’époque, indigné la détentrice des droits de l’oeuvre, une certaine Andrea Plunkett. Quoi qu’il en soit, la suite du film (sur les écrans français et suisses à la fin du mois) continue d’exploiter ce filon homoérotique. Truffé de répliques à double fond, «Sherlock Holmes: Jeu d’ombres» a été salué par certains critiques anglophones comme une «flamboyante» parodie camp du fameux détective.

Bref, une fois qu’une idée est dans la tête des spectateurs, impossible de l’en déloger. Autant en prendre son parti, comme le confie Mark Gatiss, co-créateur du feuilleton de la BBC: «On s’est amusé avec le fait qu’au XXIe siècle, les gens supposent naturellement que Watson et Holmes forment un couple.»