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Abolition des genres

Abolition des genres

Dans cette chronique, je continue ma discussion avec Julien. Un homme cisgenre, hétéro, avec qui je partage certaines de mes pensées. Il est fictif, sans être irréel. Julien ça pourrait être toi, moi et/ou nous.

Cher Julien,

C’est quoi un homme? Tu me poses souvent la question et je ne sais jamais répondre. Est-ce qu’un pénis suffit pour «être un homme»? Si tu penses que oui, tu ne me considères pas comme tel. Mais tu as raison, un homme est une identité construite à partir de parties génitales. Le·a médecin voit que le bébé a un pénis: «C’est un homme». Dès ce moment-là, on construit des rôles, des comportements liées à cette nomenclature. Ma simple existence prouve que la définition de l’homme basée sur le phallus est incorrecte. Alors, c’est quoi un homme? Un homme est une personne qui décide de l’être.

Mais est-ce que les hommes existent vraiment? Ne sont-ils pas simplement une création de l’esprit? S’ils ne sont que construction, pourquoi est-ce que je suis tant attaché à mon identité d’homme trans?

Julien, j’ai vingt-quatre ans. J’ai grandi dans un monde où on m’a constamment répété qu’un homme se comportait d’une certaine manière. Pourquoi ça serait à moi, un homme trans, de porter tout le poids de la déconstruction des genres sur mes épaules? Vu que je suis un homme trans, on me demande d’avoir la meilleure des masculinités. La plus juste, la moins oppressive, la plus ok. Mais parfois Julien, je ne peux pas être ok.